mardi 11 mars 2008

Village sans soleil (poème de TAKAGI Kyôzô)


Village sans soleil - A Horodzuki, péninsule de Tsugaru


Est-ce que le soleil a brillé
Une seule fois sur ce village ?

Les assises de la maison sont toutes rongées par les bestioles
Et il paraît qu'elle s'incline vers la mer, l'arrière écrasé par la haute montagne écrasante.
Regarde
Le mont Madsumé là-bas sous le soleil.
Est-ce que cette belle lumière a éclairé
Une seule fois notre village?
Tout le monde sent la pauvreté.
Leur corps sent le poisson.
Les jeunes se sont tous enfuis d'ici.
Il ne pullule que des pépés et mémés dont on dirait que ce sont les algues qui poussent à leurs têtes.
Ah! nos fils qui sautaient dans la mer comme les dauphins,
Où sont-ils passés?
Tout ce qui est rejeté dans la rue est les coquilles d'autrefois.
Un seul arbre pousserait-il si les arêtes de poisson pourrissaient?
Il ne traîne que le brouillard matin et jour,
Et la nuit, les morts sanglotent au large.

Aomori est la région la plus pauvre du Japon, et le revenu moyen n'est que la moitié de Tokyo même maintenant. J'habite dans une grande ville, mais les petits villages au nord de la péninsule de Tsugaru comme Horodzuki sont complètement privés d'agréments modernes. Le mont Madzumé (Matsumaé) se trouve à l'île de Hokkaïdô, plus riche qu'Aomori. Le poème date de 1931, mais presque rien a changé.

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