vendredi 26 septembre 2008

Printemps et Asura (Poème de MIYAZAWA Kenji)

Printemps et Asura (Croquis modifié du cœur)

Les sarments d'akébie embrassent le nuage,
Partant de l'acier gris de l'image psychologique.
Buissons de roses sauvages et marais de terre pourrie.
Figures complaisantes, partout et partout.
(Instant où les éclats d'ambre pleuvent
plus fréquemment que la symphonie de midi.)
Amertume puis bleu de colère.
Je suis un asura
Qui parcourt le fond lumineux de l'atmosphère au mois d'avril,
Crachant et grinçant des dents.
(Le paysage s'ébranle en pleurs.)
En limitant la vue au nuage qui se brise,
 Le vent au verre sacré va et vient
  Sur la mer céleste pure et transparente.
   Cyprès, une ligne printanière.
    Tout noirs, ils aspirent l'éther,
     Et la cime enneigée de la montagne sacrée brille
      Du rang de leurs pieds sombres mais...
      (Brume de chaleur en vagues et polarisation blanche.)
      Les vocables authentiques se perdent,
     Les nuages se déchirent et volent en l'air.
    Ah! je suis un asura
   Qui parcourt le fond du mois d'avril qui brille,
  Grinçant des dents et brûlant.
   (Le nuage de quartz flotte,
   Mais où chante cet oiseau de printemps?)
  Quand le soleil s'assombrit bleu,
   Les asura retentissent dans le bois,
    Un bloc d'arbres noirs pousse
     De la coupe céleste qui tombe dans un vertige,
      Dont les branches se ramifient tristes,
     Et un corbeau qui s'envole
    De la cime de la forêt évanouie
   Voltigeant à tout le paysage dédoublé.
    (Moment où l'atmosphère se purifie de plus en plus,
    et que les cyprès s'élèvent vers le ciel en silence.)
Objet qui parvient à travers l'or de l'herbe.
Objet qui porte la figure humaine sans difficulté.
Ce paysan qui me regarde en manteau de paille,
Me voit-il vraiment?
Dans la profondeur de la mer de l'atmosphère aveuglante
(La tristesse est profondément bleue)
Les cyprès s'ébranlent en silence,
Et l'oiseau entaille le ciel bleu
(Les vocables authentiques ne se trouvent pas ici,
Les larmes d'asura tombent sur terre.)

Si je soupire au ciel à nouveau,
Mes poumons se rétrécissent blancs,
(Que ce corps se brise en morceaux de ciel!)
La cime du gingko brille encore.
Les cyprès se noircissent de plus en plus,
Et pleuvent les étincelles de nuage.


*****
Ma traduction n'est pas terrible. Il faut que quelqu'un le retraduise.

mercredi 24 septembre 2008

Le silence de Nonaka

 Enfin, Nonaka Hiromu n'a pas bougé. L'année dernière, il a parlé d'un coup d'Etat d'Asô après la démission surprise d'Abé, et mis la barrière contre Asô. Pourquoi n'a-t-il rien fait cette fois-ci? On peut supposer plusieurs raisons.
  1. Vu que le PLD a déjà changé deux fois de premier ministre sans élections, le prochain président du PLD se voit obligé de dissoudre la chambre des représentants, dès qu'il sera élu par les membres du parti. Si par hasard les électeurs donnent la majorité au PLD dont le président est Asô, Nonaka n'aura rien à dire contre la voix du peuple.
  2. La critique monte: "le PLD ne nous dit rien et il nous cache tout". Les anciens du PLD ont bien de bonnes raisons pour empêcher Asô d'être le président du parti, mais déjà les adhérents de provinces ne comprennent plus la logique des anciens du parti. Par conséquent, Nonaka ne peut plus continuer à manipuler, même si sa volonté est bienveillante pour le peuple japonais.
  3. Nonaka est officiellement à la retraite. Il n'ose plus intervenir activement à la vie politique.
  4. Asô est trop populaire et en plus, il insiste. C'est la quatrième fois qu'il se présente aux élections du président du parti. Nonaka en a marre.
 Mais je ne peux croire que Nonaka en a marre.
 Nonaka, homme politique issu d'une famille de parias, était souvent objet de la discrimination même (ou surtout?) dans le monde politique. Asô aurait dit à son insu "On ne peut le laisser être le premier ministre du Japon, car c'est un paria" et trois députés témoignent qu'il l'a bien dit. Mais Asô l'a nié au Parlement.
 Un livre sur Nonaka fait le témoignage de son dernier mot comme un homme politique. Il a été adressé à Asô à la fin du conseil général du PLD en 2003. Il a bien affirmé que ce serait son dernier mot avant de se lancer. "Monsieur Asô, vous avez dit "On ne peut laisser un paria comme Nonaka être le premier ministre du Japon" à la réunion de votre groupe. Trois députés qui se trouvaient là me l'ont bien confirmé. Et maintenant un homme comme vous dirige les mesures politiques de notre parti, et vous serez désormais un ministre. Si c'est comme ça, il n'y a aucune possibilité d'éducation des droits de l'homme! Je ne vous pardonnerai jamais!" Et Asô ne pouvait rien répondre, il était tout rouge, la tête baissée.
 Donc, je ne pense pas que Nonaka peut en avoir assez d'Asô. Mais je soupçonne que c'est une sorte de démission, face à la marée de popularité qui favorise ce crétin.
 Une autre actualité politique qui montre l'air du temps: KÔNO Yôhei, le président actuel de la chambre des représentants a annoncé sa retraite, et il ne se présentera pas aux prochaines élections. Kôno était le seul président du PLD qui n'avait jamais été le premier ministre. Les gens d'extrême-droite le qualifient de traître, car il a reconnu l'existence des esclaves sexuelles de l'armée japonaise pendant la Deuxième Guerre mondiale. Kôno fuit aussi le monde politique, inerte devant la popularité d'Asô. Déjà, le premier ministre Fukuda était connu comme un sinophile, d'où il puisait une part de son impopularité. Les Japonais préfèrent Asô à la xénophobie filtrée. Chrétien, il adore les Occidentaux, mais il méprise les Asiatiques. Et peut-être que la démocratie japonaise peut priser cette sorte d'hommes politiques. Malheureusement.
 Mais Nonaka n'a pas été complètement silencieux pendant ces jours-ci. Il a donné une conférence le 20 septembre à Kobé. Il a parlé du mémorial du massacre à Nankin, et dit qu'il était important que les Japonais les plus nombreux possibles y rendent visitent pour comprendre l'histoire et approfondir l'amitié sino-japonaise. Il a raconté son rêve d'une union des pays d'Asie de l'est, avec la Chine, les deux Corées, la Russie et le Japon. Personne n'y prête attention, à moins de le persifler pour son irréalisme. En même temps, la naissance du gouvernement d'Asô semble être plutôt bien accueillie par le public.
 Le Japon vit une période très difficile qui constate la défaite de l'idéalisme devant le cynisme. Certains députés du PLD auraient qualifié le nouveau gouvernement d'Asô, fraîchement né aujourd'hui, du cabinet "Je suis le héros". Tant mieux, ce n'est pas le gouvernement "Je suis le dictateur" au moins.

mardi 23 septembre 2008

Préface (poème de MIYAZAWA Kenji)

Préface au recueil de poèmes Printemps et Asura

Le phénomène que moi est
Un éclairage bleu
De l'ampoule hypothétique à la communication organique.
(Unité complexe de tous les fantômes transparents.)
Un éclairage bleu
De l'ampoule à la communication causale
Qui ne cesse de luire bien sûrement
Tout en clignotant à chaque instant.
(La lumière est maintenue, dont l'ampoule est perdue.)

Ceux-ci sont des croquis de l'image psychologique
Tels que chaque maillon de l'alternance du clair-obscur
Maintenue jusqu'ici
Dans l'enchaînement du papier et de l'encre minéral
De la direction qui correspond au passé
Pendant vingt-deux mois.
Hommes, galaxies, asura et oursins sur ce sujet
Réfléchissent respectivement à la nouvelle théorie essentielle
Tout en mangeant les poussières cosmiques ou en aspirant l'air et l'eau salée,
Mais au fond, tout cela est une image au cœur.
Enfin en tout cas, ces paysages inscrits
Sont des paysages tels qu'ils ont été enregistrés,
Et s'ils étaient le néant, le néant lui-même est comme on le voit,
Il devrait être commun à tous à un certain degré.
(Parce que, comme toutes les choses correspondent à toutes les choses en moi,
Elles correspondent à toutes les choses qui sont en chacun.)
Cependant, il est possible comme une tendance
Que l'imprimeur et moi ne sentions aucun changement,
Bien que ces mots censés être authentiques,
Transcris dans l'accumulation de ces temps immenses et éclairés
De l'holocène récent
Altèrent déjà la structure et le caractère
Pendant le clignotement égal au moindre instant au plus
(Ou bien à un milliard d'années d'Asura).
Peut-être les choses comme documents, histoire ou géographie
Ne sont-elles que ce que nous croyons
Avec toutes ces différentes données
(Sous la restriction spatio-temporelle de causalité)
Tout comme nous sentons nos propres organes
Et que nous croyons aux paysages et aux personnages à la longue.
Probablement dans à peu près deux mille ans d'ici,
La géologie différente adaptée à l'époque sera appliquée,
Les preuves correspondantes à la théorie réapparaîtront également du passé l'une après l'autre,
Ils croiront par hasard qu'il y a deux mille ans
Les paons sans couleur remplissaient le ciel bleu,
Et les étudiants nouvellement licenciés fouilleront des fossiles charmants
A la couche la plus haute de l'atmosphère
Vers l'azote glacé scintillant
Ou découvriront des traces de pas gigantesques des hommes transparents
A la strate du gré au crétacé.

Toutes ces propositions
Sont soutenues dans la quatrième extension
Au titre des traits caractéristiques des psychologies et des temps eux-mêmes.

 MIYAZAWA Kenji (1896-1933) est le plus grand poète japonais du vingtième siècle. Il est également connu comme un auteur de contes pour enfants. Les asura sont les démons bouddhiques. Ce poème ouvre son recueil de poèmes le plus important Printemps et Asura, volume 1 (1924). Ignorés à l'époque, ses poèmes intellectuels ont été une innovation radicale de la poésie japonaise, généralement fondée sur le lyrisme simple. On ne peut oublier que c'était un agronome pour comprendre ses œuvres tellement exceptionnelles dans la littérature japonaise.
 Je dois peut-être ajouter que son image populaire est presque le contraire de ce que ses poèmes sont réellement. C'est un homme du nord qui était un professeur de l'école agricole. On préfère lui attribuer l'image d'un poète pastoral qu'il n'était pas. Malheureusement, on a publié posthumement un poème médiocre de paysan Malgré la pluie (Amé-ni-mo maké-zu), actuellement le seul poème de lui qui soit connu de tout le monde. J'ai souvent du mal à convaincre que ses poèmes sont excellents à cause de ce poème maudit.
 Je n'avais jamais osé le traduire, car ses poèmes me font presque peur. Ils sont véritablement intraduisibles, mais je vais tenter des fois.

mercredi 17 septembre 2008

De fausses idées que les Japonais se font sur leur civilisation

 Les Japonais sont une ethnie assez bizarre: Ils préfèrent croire que toutes les "particularités" de leur culture se fondent sur la politesse, à tel point que même les Occidentaux y croient à force de cela. Récemment, j'ai entendu un quiz sur le Japon à RTL. J'ai oublié la question, mais la réponse était "Au Japon, c'est impoli d'appeler les gens par leur prénom." Mais qu'est-ce que la politesse peut venir faire dans affaire? Il est vrai que les Japonais utilisent plutôt le nom de famille dans la conversation, mais ce n'est qu'une habitude qui n'a rien à voir avec la civilité.
 Il y a deux fois plus de population au Japon qu'en France, mais le nombre de noms de famille n'est que la moitié. Par conséquent, on a à peu près quatre fois plus de personnes qui portent le même patronyme qu'en France. Alors, qu'est-ce que les gens au même nom de famille font quand ils se rencontrent? S'appellent-ils par le patronyme pour éviter l'impolitesse? Mais non... D'ailleurs, pour les gens qui portent les noms de famille trop nombreux comme Satô ou Suzuki, si on continue à les appeler par le patronyme, il y a forcément confusion.
 Je ne pense pas que c'est RTL qui a inventé la réponse, ils ont forcément la source d'un spécialiste de la civilisation japonaise. Je suis quasiment sûr que c'est des Japonais qui ont prétendu que c'était une question de politesse. A mon avis, si mes compatriotes étaient aussi polis qu'ils s'imaginent eux-mêmes, ils ne donneraient pas aux enfants des prénoms bizarres et imprononçables, qui indigneraient les profs d'école. Tout simplement, la vérité est que les prénoms n'ont pas d'importance dans la société japonaise. D'ailleurs, il n'était pas rare que le prénom change dans la vie jusqu'à l'ère Meiji. Les chrétiens étaient souvent baptisés par le prêtre à la naissance, mais les bouddhistes japonais ne portaient que le nom temporel dans le monde séculier. C'est généralement à leur mort qu'ils portent le vrai nom donné par le moine.

 Les Japonais croient que la langue japonaise a la plus grande variété d'onomatopées dans le monde. Mais le coréen possède deux fois plus d'onomatopées que le japonais.

 Les Japonais sont convaincus que leurs poèmes courts tanka et haïku ont la forme unique au monde. Mais j'ai récemment appris que les Tamils (Dravidiens) possédaient bien la forme pareille à la poésie japonaise, qui consistait à faire les vers au même rythme qu'elle (5-7-5-7-7). Je l'ai lu dans un livre d'OHNO Susumu, linguiste récemment décédé qui prétendait que l'origine du japonais se trouvait en Inde du sud. Comme Ohno était un dissident dans le monde académique, personne ne le prenait au sérieux surtout pour cette hypothèse, mais je commence à croire qu'elle n'était pas forcément infondée comme les linguistes "sérieux" veulent nous faire croire. (J'utilise le dictionnaire d'ancien japonais édité par Ohno.) D'ailleurs, MIKAMI Akira, mathématicien, linguiste amateur, a fait des études importantes sur la grammaire japonaise, mais elles ont été complètement négligées par les linguistes du main stream, et il est mort démuni et fou. Même si sa thèse qui dit qu'il n'y a pas de sujet dans la langue japonaise reste marginale dans le milieu même aujourd'hui elle trouve de plus en plus des adeptes à l'extérieur de la société fermée des chercheurs et des savants. Mais s'il n'y a que des amateurs et des dissidents qui ont raison?

lundi 15 septembre 2008

NHK déchire

 Une poétesse de tanka (poème court classique à 31 syllabes, différent du haïku, le genre moderne à 17 syllabes) qui s'appelle UCHINO Mitsuko rapporte dans son blog (en japonais) son entretien téléphonique avec le service clients de la chaîne nationale NHK. Je ne la connais pas, mais elle écrit des livres sur les rapports entre le régime d'empire et la poésie classique.
 Elle a donc voulu poser la question sur le journal télévisé de 19 heures le 10 septembre, dont les invités étaient les cinq candidats à l'élection du président du Parti Libéral-Démocrate. Le JT est normalement de trente minutes, mais c'était une édition spéciale d'une heure pour ce soir, dont cinquante minutes étaient consacrées aux élections au sein d'un parti politique. Il est vrai que le premier ministre prochain soit le chef du parti qui occupe la majorité au Parlement, mais ce n'est pas normal pour la chaîne publique de parler principalement de cette affaire dans un journal télévisé. (Je l'ai déjà dit, mais il n'y a pas au Japon d'instance pour surveiller le média du type CSA en France.)
 Donc, Uchida a appelé NHK pour demander la raison de ce favoritisme. Voici l'entretien.
NHK Je vous écoute.
Uchida Pourquoi avez-vous passé l'information sur l'élection du président du PLD aussi longtemps et minutieusement?
NHK Mais c'est évident! Ne l'avez-vous pas saisi? Ah! ah! ah! C'est une pub du PLD! (Uchino se demande à ce moment-là si elle s'adresse vraiment à un employé de NHK.)
Uchino Pourquoi NHK passe-t-elle la pub du PLD?
NHK Parce que c'est nécessaire. C'est important.
Uchino Pourquoi est-ce nécessaire?
NHK Parce que le public en est hautement intéressé. C'est clair selon notre sondage. Et puis...
Uchino Est-ce que vous décidez votre programmation seulement par popularité et intérêt selon le sondage? N'avez-vous pas votre propre opinion comme la chaîne nationale qu'est NHK?
NHK J'ai dit l'intérêt, mais pas la popularité. Ne vous trompez pas, madame. Ah! ah! ah!
Uchino Cela ne me fait pas rire...
NHK Soyons joyeux pendant qu'on est vivants!
Uchino Ne plaisantez pas. Y a-t-il d'autres raisons?
NHK Le président du PLD sera nommé premier ministre par le Parlement. L'intérêt international est également élevé pour savoir qui sera le prochain premier ministre.
Uchino Ce n'est pas quelque chose à privilégier aux dépens d'autres informations importantes pour le public.
NHK Ca, c'est votre opinion, Madame. On fait le dossier de toutes les opinions qu'on a entendues, afin que nos présidents et directeurs puissent les lire.
Uchino Comment profitez-vous des opinions des téléspectateurs?
NHK Nous leur répondons par nos émissions. Regardez-les.
Uchino Je ne peux regarder que la télé pendant 24 heures. Ne pensez-vous pas qu'il serait bien de faire une émission pour nous faire connaître quelles opinions de public vous avez entendues et comment vous leur répondez.
NHK Vous avez raison. Vous allez mourir si vous regardez la télé pendant 24 heures. D'autres questions?
Uchino Bon... Comment vous appelez-vous?
NHK Idiot!
Uchino ...Pardon?
NHK Idiot! Je m'appelle Idiot!
 Et les Japonais payent la contribution sans rechigner pour que les idiots fassent les émissions idiotes.
 Il faut que j'ajoute un mot sur le propos du service clients de NHK: Soyons joyeux pendant qu'on est vivants. La popularité d'Asô Tarô est fondée sur sa gaieté, et rien d'autre. Ses supporters le soutiennent parce qu'il a l'air joyeux. C'est un sale raciste, mais ce n'est pas grave pour les Japonais, car il fait rire!
 (Au lendemain de l'annonce de la démission de Fukuda, trois "intellectuels" ont publié leurs opinions sur le quotidien Asahi Shinbun. Je n'ai pas du tout compris pour l'article écrit par un romancier, mais les deux autres par des profs d'université étaient bien des chefs-d'œuvre. L'un dit qu'il est temps que les politiques apprennent à parler comme les athlètes qui ont eu les médailles d'or à Pékin (clowns médiatiques par excellence à ce moment-là, des Candeloro venus de quatrième dimension), et l'autre attend l'apparition d'un Don Quichotte dans le monde politique (??!). C'est pas grave! Cette prof n'a pas lu Don Quichotte, et elle ne connaît pas le personnage, mais alors, où est le problème? C'est clair au moins, c'est bien la fin des prospérités japonaises. Naufrage de tous les côtés politiques et académiques!)

samedi 13 septembre 2008

Renaissance de la littérature prolétarienne?

 Depuis plusieurs mois maintenant, on assiste à un phénomène littéraire un peu étrange. Le Navire-usine (1929), roman prolétarien de KOBAYASHI Takiji (1903-1933) est un best-seller, qui reste dans le top 10 de vente. Kobayashi est un romancier légendaire, qui a trouvé sa mort dans un commissariat dans une circonstance suspecte. On dit que son corps gardait les traces évidentes de tortures. Il était membre du parti communiste. De nombreux jeunes sont adhérés au PC grâce à cette mode, et le premier secrétaire Shii n'oublie plus de parler littérature dans son discours.
 Alors, peut-on constater un renouveau de la littérature prolétarienne aujourd'hui? Malheureusement, ce n'est pas le cas. Le Navire-usine se vend bien on ne sait trop pourquoi, mais c'est tout ce qui fait parler de la littérature prolétarienne qui fut un mouvent important d'entre deux guerres. Il n'y a aucun romancier qui tente un nouvel essai pour décrire la situation actuelle des ouvriers.
 D'ailleurs, ce qui m'embête est que Kobayashi est plutôt un personnage historique que littéraire à mon avis. Le Navire-usine n'est pas un mauvais roman, mais il est plutôt ennuyeux et dogmatique. Je n'aime pas que tout le monde soit content de lire un seul livre de ce mouvement littéraire qui n'était cependant pas orpheline. Kobayashi est le plus connu comme un martyr, mais ce n'est pas lui qui a eu le plus grand impact littéraire après guerre parmi les écrivains prolétariens.
 Mais en tout cas, il n'est pas désagréable que la littérature prolétarienne, rejetée comme ennuyeuse pendant longtemps par la culture du bon goût littéraire, ait été retrouvée par les jeunes d'aujourd'hui.

mercredi 10 septembre 2008

Un autre effet préjudiciable d'Uruguay Round

 Une entreprise alimentaire Mikasa Foods est accusée d'avoir vendu le riz contaminé de moisi ou d'insecticide comme les matières premières à plusieurs fabricants de liqueurs et de gâteaux. C'est quelqu'un d'intérieur qui l'a dénoncé au ministère de l'agriculture. Hier, la direction a licencié tous les employés, afin de leur assurer les indemnités pendant qu'il lui est encore possible.
 On est obligé de se poser la question. Le japon est un pays qui est connu pour la règlementation stricte du riz. Le taux d'autosuffisance alimentaire est à peu près de 40%, mais seul le riz dépasse 100%, et il est de qualité supérieure en plus. D'où ce riz contaminé, qui devait être vendu sous la falsification, aurait-il pu venir?
 En fait, le Japon est obligé d'importer le riz depuis Uruguay Round, même si ce n'est aucunement nécessaire pour le marché japonais. Et les autres pays que le Japon n'ont pas le contrôle comparable à la règlementation du riz au Japon. Donc, il y a toujours une certaine quantité de "riz accidenté" (jikomaï, probablement un terme politiquement correct pour ne pas dire "contaminé"), qui est utilisée pour faire la colle ou consolider le ciment. Mais c'est quoi cette stupidité? On est forcé d'importer des tonnes de riz qui ne sont bonnes qu'à jeter pour ainsi dire?
 La falsification par Mikasa Foods est un fait, mais elle aurait pu être évitée sans la décision absurde d'Uruguay Round.

P.S. Les fabricants de colle démentent l'explication donnée par le ministère d'agriculture. Ils disent qu'ils n'ont jamais utilisé le riz pour ce produit. On peut désormais soupçonner que le ministère autorisait à Mikasa Foods et deux autres entreprises de ventre le riz contaminé tout en sachant qu'il serait revendu pour l'utilisation alimentaire. Et c'est à Monsieur Ota de prouver que sa gaffe précédente n'était pas une gaffe. Il dit qu'il n'est pas nécessaire de faire autant de bruit.

samedi 6 septembre 2008

Stratégie d'Asô

 J'ai enfin compris, je crois, la stratégie d'Asô. C'est une classique: stratégie de la division. Et elle marche infailliblement. On compte déjà sept postulants à l'élection du président du PLD. Et s'il veut qu'il y ait plusieurs candidats, c'est qu'il y a une petite chance que son adversaire au deuxième tour sera un candidat mineur. Mais il doit parier sur cette moindre possibilité s'il veut être premier ministre.
 Si Yosano ou Ishiba reste au second tour, Asô ne pourra jamais gagner. Mais si par hasard un candidat pas du tout probable comme le fils à papa Ishihara ou "Call me Madame Sushi" Koïké reste pour le second vote, même ceux qui détestent Asô sont obligés de voter pour lui!
 D'ailleurs, la chance n'est peut-être pas aussi petite que cela, car Yosano le plus crédible n'appartient à aucun clan, tandis que Koïké est membre du plus grand groupe. D'ailleurs, Yosano veut augmenter la TVA et il le dit publiquement, contrairement à ceux qui ne le disent pas tout en concevant cette idée, ce qui cause une grande impopularité.

vendredi 5 septembre 2008

Ossètes au Japon

 Je suis étonné de savoir que tous les sumotoris russes qui sont au makuuchi (première ligue) étaient des Ossètes du nord! Donc, Rohô et Hakurosan, qui sont actuellement mis en cause pour la consommation de cannabis sont aussi ossètes.
 Deux Géorgiens sont également dans le makuuchi. Je ne sais pourquoi il y a tellement de lutteurs issus de la région caucasienne. Est-ce qu'il y a une raison? Je ne dirai pas qu'ils ont peut-être fui le conflit. Mais cela me paraît un peu bizarre que quatre lutteurs russes (désormais trois, car Wakanohô a été viré) sont tous ossètes.
 Pour les journalistes japonais, le cannabis des sumotoris étrangers est un problème qui n'a rien à voir avec les conflits internationaux a priori. C'est un peu normal, car les sumotoris étrangers sont presque japonais.

jeudi 4 septembre 2008

TSA (Tout Sauf Asô)

Je ne peux dire qu'il y ait un mouvement Tout Sauf Asô au Japon, mais certains le pensent. Mais "certains", qui est-ce? Ce sont les vieux boss du Parti Libéral-Démocrate.
Fukuda Yasuo a donné sa démission après l'entretien privé avec Asô Tarô qui n'a duré que dix minutes. Je suppose qu'il n'en pouvais plus des comportements d'Asô. Plusieurs députés qui n'étaient pas au courant de la décision de Fukuda témoignent: "Quand j'ai entendu qu'il y aurait une conférence de presse à 21h30, j'ai pensé qu'il s'agissait de Monsieur Ota...", le ministre d'agriculture qui refuse de démissionner malgré le scandale, parce qu'il se sent à l'abri grâce au soutien de son ami Asô. Il est normal et logique dans le monde politique au Japon que c'est Ota qui démissionne maintenant, mais peut-être qu'Asô a refusé de l'exhorter pendant cet entretien secret avec Fukuda... On pourrait bien dire que la mission des journalistes n'est pas de donner des hypothèses, mais je me sens perplexe devant cette absence totale des mentions sur Monsieur Ota après la démission de Fukuda.
Dès la démission, Fukuda a donné la condition pour l'élection du prochain président du PLD, comme le parti qu'il a pris avec Asô. Il faut qu'il y ait quatre candidats au moins. Cela m'a fait sourire. Quatre candidats? Est-ce parce qu'Asô ne pourra gagner que 30% au plus au sein du PLD? Il n'y a pas de second vote, et si c'est les vieux boss qui agissent comme d'habitude, Asô n'a aucune chance de gagner. Sa seule chance, c'est le vote des membres du parti. S'il fait face à un seul candidat, il ne pourra jamais être le président du parti, malgré sa popularité dans le sondage.
J'ai déjà donné la raison première pourquoi Asô est détesté et détestable. C'est un raciste, et il a dit que NONAKA Hiromu ne pourrait jamais être premier ministre parce que c'était un paria (le racisme ancestral concernant une sorte de castes). En effet, il avait raison, Nonaka ne l'a jamais été, mais c'est lui qui tient les rênes du PLD tout en restant derrière la scène politique. Il est officiellement en retraite, mais il n'est pas possible qu'il laisse Asô devenir le président du PLD, qui sera automatiquement le premier ministre.
Je ne crois pas qu'Asô n'est pas conscient de tout cela. Donc, je commence à imaginer plutôt qu'il a donné la condition de quatre candidats afin de perdre l'élection tout en sauvant la face, car il l'a déjà perdue plusieurs fois. Et surtout, afin de ne pas donner l'impression que la politique intérieure du PLD n'est pas transparente aux yeux du peuple. Yosano a pris la décision d'être candidat, alors il n'y a plus d'espoir pour Asô, bien que Yosano a un grand problème de santé. J'espère que ce sera lui, parce que je suis bien TSA. D'ailleurs, Yosano est le seul parmi les quatre qui sache que les politiques n'ont pas besoin d'être drôles... Mais bon, il faut qu'on fasse attention, car enfin, la direction du parti ne peut contrôler le vote des membres. En tout cas, Fukuda a bien choisi le temps, car si par hasard monsieur la catastrophe Asô est élu, il ne pourra rester premier ministre pendant longtemps, à moins qu'il n'organise un coup d'Etat.
Je ne suis pas du tout spécialiste de la politique, je ne suis qu'un observateur bien amateur, mais je me demande pourquoi le média japonais ne cesse de répéter qu'Asô le bien-aimé du peuple sera le prochain premier ministre. Les journalistes sont incroyablement silencieux sur son racisme entre autres. Sont-ils vraiment malhonnêtes ou crétins? Ou bien veulent-ils vraiment qu'Asô soit le premier ministre?
Il est temps que le média français arrête de répéter ce que les Japonais écrivent. Les journalistes envoyés à Tokyo doivent faire leur travail, car dans l'état actuel, ils pourraient bien écrire ce qu'ils écrivent tout en restant à Paris! Mais bon, vu que la politique japonaise n'intéresse presque personne, on n'a pas besoin d'analyse... Enfin dans ce cas-là, je peux toujours dire qu'il est inutile que la presse française envoie des reporters au Japon. Hein? Sont-ils là seulement pour parler des gadgets japonais?

P.S. Je me corrige. Il n'y a pas eu de second vote depuis 1970, mais si aucun candidat n'atteint la majorité, il faut qu'on revote pour les deux meilleurs du premier vote. Donc, la chance qu'Asô gagne est le minimum (selon moi), et je dois conclure qu'il n'est vraiment pas fin pour convoiter le poste de premier ministre pour une quatrième fois malgré le peu de possibilité de se faire élire.

Question existentielle...

 Suite à l'affaire de Wakanohô qui gardait une cigarette au cannabis dans son porte-feuille, l'association du sumo a effectué un test surprise d'urine des sumotoris. Elle l'a fait pour regagner la confiance des fans, mais il y a eu deux sumotoris russes qui s'avéraient être positifs. C'est la consternation totale! (Ils s'appellent Rohô (露鵬) et Hakurozan (白露山). Ce sont des frères. Le kanji 露 (ro) veut dire la Russie dans ce cas (l'autre sens de ce signe est la rosée), et leurs noms veulent dire respectivement à peu près, "Phénix russe" et "Montagne de Russie blanche". Il y a aucune allusion aux Russes blancs pour celui-ci, mais je dois toutefois admettre qu'un nom "Montagne de Russie rouge" ne serait pas possible pour un lutteur du sport national au Japon.)
 Certains parlent de l'infraction des droits de l'homme concernant ce test. D'ailleurs, il n'est que simplifié, il peut bien détecter d'autres choses que la trace de cannabis, mais on assiste déjà au lynchage médiatique.
 C'est une émission d'NHK qui m'a fait froid au dos. Elle analysait cette affaire, mais un commentaire du journaliste présentateur m'a profondément choqué. "Dès que les étrangers ont choisi de vivre au Japon, ils ne doivent pas dire ce qu'ils pensent ni faire ce qu'ils veulent. Il faut qu'ils vivent comme les Japonais." Pourtant, ce n'est pas une émission réservée aux nationalistes, NHK est une chaîne nationale, mais pas nationaliste, et le journaliste d'NHK est censé être neutre.
 Je continue à me poser la question depuis longtemps "Mais que font les prud'hommes japonais?", car ils ne donnent jamais aucun avertissement aux entreprises dont les employés souffrent des heures supplémentaires excessives. Du moins n'en ai-je jamais entendu parler, bien qu'on connaisse bein leurs souffrances. Voilà la vérité. Ils ne font pas ce qu'ils veulent faire, ils n'osent pas dire ce qu'ils pensent, et ils adoptent cette façon de penser comme la seule façon de vivre possible au Japon. On ne peut dire qu'il n'y ait pas de mécontentement, mais en tout cas, il n'y a généralement pas un signe de travail forcé, vu que ce n'est qu'une servitude tout à fait volontaire...
 D'ailleurs, je savais bien que la franchise n'était pas une vertu au Japon. Déjà, j'ai beaucoup de mal à communiquer avec mes compatriotes à cause de ma franchise pourtant non excessive, mais je ne savais pas que je n'étais pas japonais! En effet, pas mal d'amis japonais me critiquaient souvent en disant "Tu dis ce que tu penses, mais c'est pas comme ça qu'il faut vivre!". Je n'en tenais pas compte, je ne m'en rendais pas compte, car je ne suis pas aussi franc qu'ils s'imaginaient en tout cas, mais c'était bien une règle d'or non écrite au Japon! Je comprends maintenant pourquoi ils étaient aussi énervés à mon égard! Alors, comment j'ai pu vivre sans le réaliser jusqu'à aujourd'hui! J'ai vécu au Japon pendant trente ans tout de même! Chapeau à moi-même! Ce que j'ai été bête d'avoir eu la fantaisie de retourner à mon pays natal! Du coup, je me trouve vraiment crétin. (Ne vous inquiétez pas, j'exagère un peu...)
 Une fois que tu choisis de vivre COMME LES AUTRES, le Japon te paraît une société saine. Il EST bien une société saine peut-être. C'est moi qui manque d'intelligence, parce que je ne comprends toujours pas ce que peuvent être LES AUTRES. Vous direz peut-être, c'est un peu pareil partout ailleurs, mais je parie que vous n'entendez jamais ce propos à la télé de la chaîne nationale: "Faire ce qu'on veut faire n'est pas notre façon de vivre, différemment des étrangers individualistes". Certains d'entre vous diraient "Que c'est chouette de vivre dans une telle société!". Mouais, c'est chouette pour certains, même pour la plupart, mais franchement, moi, j'ai du mal.