mercredi 29 octobre 2008

Livres anciens retrouvés au grenier

 Nansô Satomi Hakkenden (Histoire de huit chiens de Nansô Satomi) est un roman-fleuve premièrement publié au début du dix-huitième siècle. C'est bien LE best-seller de l'ère Edo. Le sujet de ce roman fantastique est la fidélité confucianiste, tendance très 'manichéenne'.
 On est à l'époque de la guerre civile au 16e siècle. Le seigneur de Satomi promet qu'il donnera sa fille à l'homme qui apporte la tête du chef ennemi, même à son chien en plaisantant. Mais ce symbole de la fidélité achève de battre son ennemi juré. Satomi ne veut pas donner sa fille au chien naturellement, mais la princesse elle-même critique son père en disant qu'il faut respecte la promesse même avec le chien, et fuit dans la montagne avec cet animal. De ce lien naissent huit enfants mâles, qui sont héros de cette longue aventure. Ils représentent huit vertus confucianistes.
 Ce roman de Takizawa (ou Kyokutei) Bakin est sous l'influence forte du roman chinois Au bord de l'eau (Shi Naian). Les exemplaires que ma famille garde datent de 1893.
 Je ne sais si la préface est en japonais ou en chinois.
 Je pense que cette préface en chinois (ou peut-être en pseudo chinois avec la syntaxe japonaise) est là pour donner la crédibilité à l'écrit en langue vulgaire, c'est-à-dire en japonais.
 Voici la première page du roman en huit tomes.
 La réforme après la Deuxième Guerre mondiale a transformé l'écriture japonaise. Vous pouvez constater qu'il y a pas mal de kanji qu'on n'utilise plus. Mais ce document montre l'état à la fin du 19e siècle où même les hiragana n'étaient pas encore modernisés. Il y avait plusieurs hiragana pour désigner la même syllabe à l'époque.
 Le caractère encerclé de rouge, qui ressemble à よ (yo), est un hiragana dont la prononciation est ni. L'autre caractère (bleu), qui fait penser à い [i], est en réalité ha. Sôséki écrivait en utilisant ces hiragana anciens. Tous les Japonais contemporains ne savent pas que les hiragana n'étaient pas toujours identiques.

dimanche 26 octobre 2008

Savoir vivre au Japon selon RTL

 Je suis retourné à mon pays natal il y a quatorze mois. Au début, j'ai lu beaucoup de livres japonais, qui m'avaient beaucoup manqué. Mais après cette période, je suis plutôt hanté de la peur d'oublier le français (car, moi, j'ai peur de tout), je commence à écouter beaucoup le podcast français, même d'émissions que je n'écoutais pas en France, même les Grosses Têtes :-p Je me suis endormi en l'écoutant hier ;-p
 Dans l'émission de Jean-Pierre Foucault et Cyril Hanouna (La Bonne Touche), j'ai entendu ce quiz.
 Qu'est-ce qui peut être mal pris par un Japonais de la part d'un étranger?
 Les trois propositions étaient suivantes.
1. Lui dire qu'on peut le battre aisément au match de ping pong.
2. Faire l'amalgame entre les Chinois et les Coréens.
3. Ne pas situer le Mont Fujiyama.
 La bonne réponse était la deux. (Cyril Hanouna a bien remarqué que cette question faisait déjà l'amalgame, car le ping pong est plutôt une spécialité des Chinois. Et le sport de ma ville Aomori est le curling :-p Je ne plaisante pas, les stars d'Aomori sont des curlingueuses mdr)
 Ce qui me gêne est que ce quiz était intitulé "Tour du monde de savoir vivre". Franchement, respecter les Japonais de ce genre n'est pas un savoir vivre, mais plutôt une hypocrisie de la part des Français. A mon avis, si ces Japonais n'aiment pas cet amalgame, c'est à cause du slogan national de l'ère Meiji, formulé par le penseur FUKUZAWA Yukichi (1835-1901): "Sortir de l'Asie, entrer en Europe". A ses yeux, toute l'Asie était dans la servitude, et l'Europe était formée des pays indépendants. Donc, ce qu'il voulait dire était d'abord la résolution ferme pour garder l'indépendance: Il faut moderniser, voir européaniser radicalement tout le régime politique, pour garder l'indépendance du Japon tout en restant en Asie géographiquement. Je crois qu'il était clairvoyant sur ce point. Mais sa philosophie authentique s'est vite évaporée. Ce slogan sera plutôt compris par le biais du complexe envers l'Occident, depuis le début du 20e siècle. Des Japonais, se prenant pour Européens par une quelconque schizophrénie collective, se sentent supérieurs aux autres peuples asiatiques.
 Je ne dirais pas que ces Japonais qui montrent une gêne à un étranger qui fait l'amalgame entre les Chinois et les Coréens sont racistes (pourtant j'aimerais bien l'affirmer). En tout cas, respecter cette attitude raciale ne peut être un savoir vivre recommandé, à moins que vous ne vouliez que la relation superficielle avec les Japonais. En tant que Français venus du pays des Lumières mdr, vous devez nous éclairer, nous qui sommes toujours dans les ténèbres des préjugés raciaux! lol Bien sûr qu'il n'est pas louable de faire l'amalgame, mais ce n'est pas un bon savoir vivre de ne pas choquer les gens à l'idéologie ambiguë. (Je le dis aux Français qui respectent trop les Japonais, susceptibles à fond. Moi, je suis 100% japonais, et je suis prêt à expliquer l'amalgame, sans montrer la gêne. Personnellement, je suis rarement perplexé par un Français qui n'avait jamais parlé avec un Japonais. Ceux qui me gênent sont les Français qui connaissent les Japonais, dans la tête desquels sont souvent incrustées les idées fixes envers eux: "Vous les Japonais, vous êtes comme ça." Mais j'accepte bien les plaisanteries. :-D)
 Au fait, si je parle aux Français dans ce blog, ce n'est qu'une formalité. Je suis content de ce qu'il y ait des lecteurs du monde entier :-D

lundi 20 octobre 2008

Pouapoua au style du roman de confession (poème de SUZUKI Shirôyasu)

 Ce poème peut heurter la sensibilité des lecteurs non avertis ;-p
 C’est un poème avec les notes. Les notes originales sont au chiffre arabe, et les notes du traducteur sont au chiffre romain.

Pouapoua au style du roman de confession (i)

Une jeune fille de quinze ans est Pouapoua.
Nymphes au rose pur.
Lorsque je me sentais prêt à pénétrer dans la grande cathédrale où s’envolait l’espoir,
Regardez, il y a une fille superbe devant Kumahei, le magasin des pompes [1] (ii).
Tiens, c’était vous, Madame ?
Pour les rapports entre Pouapoua, son père et moi,
Des cailloux étaient tombés quand je marchais dans la rue en jouant deux personnages.
Ce sont des ennemis.
Le journal de ce matin disait qu’il n’y aurait pas de paix si on ne massacrait pas tous les ennemis.
Ça, c’est la vérité du Vietnam.
Cinq photos.
C’est le destin historique.
Cinq photos.
La luette se pique.
À force de dire une telle chose, cela obtiendra des effets de réaction.
Passe par la sortie de secours du bus Hiroden [2].
C’est un art poétique qui purifie le sang.
Ce sont les nymphes au rose pur.
Une autre Pouapoua vient vers moi.
Encore une autre Pouapoua vient vers moi.
Enfin Pouapoua vient vers moi.
Je suis enveloppé des aurores boréales.
J’éjacule rose pur.
Pouapoua, ne t’en va pas, mon ange.
Pourtant, le professeur m’amena au British Museum en saisissant mon bras [3].
Une Japonaise rousse se trouve à ce coin, on voit ses deux cuisses derrière sa robe transparente.
C’est une pucelle.
Non, elle n’est pas pucelle.
Alors, on va parier.
Je n’aime pas particulièrement les vierges, mais je ne les déteste pas non plus. [4]
Pouapoua qui s’en va a peur de son père, tu sais.
C’est un pénis.
On dit que le papa a frappé et que le piano lui a coûté 180.000 yens.
Et cependant, la pucelle a été violée par son père, enveloppé par la langue d’une non vierge, c’est un dimanche de travail d’un pénis enveloppé de bacon.
Tiens, c’était vous, Madame ?
Vous ne trouvez pas que le trou dans le mur est grand ?
(M’avez-vous vu me masturber ?)
Monsieur Fin Tang Fat (iii) a dit que les Etats-Unis étaient lâches [5].
Ça nous touche, n’est-ce pas ?
Réunissez-vous donc, photographes de tout le pays !
Maintenant, prenez la photo de Sa Majesté Impériale et la princesse Michiko
De tous les angles et de toutes les dates possibles [6] (iv).
Le petit saillant au rose pur qui sera exposé ainsi.
Je me promenais avec Pouapoua,
Mais je l’ai rencontrée.
Tiens, c’était vous, Madame ?
Ce sont les nymphes blanchis.
Coq, cascade, une cascade immense qui s’envole en battant ses ailes [7].
Les habitants d’Hiroshima qui n’ont cessé de vivre durant non moins de vingt ans.
Moi qui veux quitter Hiroshima pour Tokyo le plus tôt possible (v).
Je suis gênée, moi, car, tu sais, tiens,
C’est le début des grandes soldes de pantalons au magasin de vêtements [8].
Lorsque je marchais dans la rue en haut en grande hâte presque en me précipitant,
Pouapoua au rose pur de quinze ans vient vers moi en courant.
J’ai bandé soudain et

[1] Le 3 juillet 1965, j’ai vu que l’indication « Rue de l’Amour » qui était marquée il y a deux ans sur le mur de sécurité de la promenade au carrefour de Tôkamachi dans la ville d’Hiroshima avait changé en « Kumahei, le magasin des pompes ».
[2] Le bus qui circule dans la ville d’Hiroshima. Autrement appelé le bus bleu.
[3] De Monsieur le Voleur, téléfilm étranger diffusé à vingt heures le 3 juillet à Hiroshima Television.
[4] D’une lettre privée de Monsieur TODA Keita, datée du 24 juin.
[5] Le journal Maïnichi Shinbun a inséré l’interview du vice-président du Vietcong par Monsieur OKAMURA Akihiko, le 3 juillet.
[6] J’ai travaillé sur l’exposition de l’empereur « Crabes de la baie de Sagami » à Maruzen Hiroshima (vi) le 3 juillet.
[7] A force de m’ennuyer en regardant Voyage attendant les fiançailles, téléfilm diffusé à 19 heures 30 à NHK Television le 3 juillet.
[8] J’ai acheté un pantalon de 550 yens à ces soldes.

Poème de SUZUKI Shirôyasu, poète né en 1935.

(i) Shishôsétsu (roman de confession) est un genre particulier à la littérature japonaise du vingtième siècle. C’est un genre bâtard né sous l’influence d’Emile Zola, importé par SHIMAZAKI Tôson. Tôson est le romancier le plus influent de la première moitié du vingtième siècle, curieusement négligé par les traducteurs français, ainsi que SHIGA Naoya, le maître du genre shishôsétsu. Si Zola voulait analyser la physiologie de la société, Shiga et ses épigones se contentaient de décrire leur vie intérieure. C’était bien le premier courant des romans japonais de la première moitié du siècle précédent. Même si le temps a changé dorénavant, ce genre était encore le modèle à suivre pour beaucoup de romanciers japonais jusqu’aux années 1970. Et maintenant, les gens soi-disant de bon goût littéraire se moquent du shishôsétsu sans le lire. Quelle injustice dans tout cela ! (On a probablement le droit d'imaginer que Suzuki était fâché de l'hypocrisie de ces romanciers qui ne faisaient que des confessions mille fois plus pudiques que Jean-Jacques Rousseau.)
(ii) Suzuki écrivait des poèmes pleins d’anacoluthes (ruptures de continuité. Ce mot n’est même pas trop intéressant pour le Scrabble ;-p).
(iii) Je ne suis pas sûr de l’orthographe.
(iv) Jusqu’en 1945, l’empereur n’avait officiellement pas d’image. La princesse Michiko est l’impératrice actuelle du Japon. Elle était idolâtrée comme une star à l’époque.
(v) Suzuki Shirôyasu est un homme de Tokyo qui travaillait à NHK Hiroshima.
(vi) Maruzen est une des librairies les plus connues du Japon. L’empereur appelé Hirohito était océanologue. (Les communistes japonais aiment appeler l’empereur par son nom de naissance. C’est très marrant que les Français adoptent les manières rouges. C’est bien français.)

 La série de poèmes sur la jeune fille Pouapoua, prostituée vierge éternelle, qui a étonné les amateurs de la poésie par sa vulgarité qui n’avait rien de poétique à leurs yeux, a été publiée dans le recueil de poèmes Concubinage en canette ou Fuite vers le piège (1967). Le titre est fondé sur un jeu de mots gratuit avec les homonymes kansei (en canette et piège). (Je n’y avais jamais pensé, mais je viens de me rendre compte que le mot kansei veut dire perfection également. Un double sens éventuel pourrait être la fuite vers une perfection.) Suzuki lui-même explique que la jeune fille Pouapoua, la prostituée vierge avec son hymen renaissant, est la métaphore de la poésie.
 Peut-être ses poèmes de l’époque ont-ils mal vieilli, mais ils restent un témoignage curieux du Japon des années 1960 qui se voulait subversif. Je crois que cette distanciation froide et ironique des Japonais obsédés sexuels, qu’on est obligé de qualifier de « poétique » malgré tout, garde toujours un certain charme.

jeudi 16 octobre 2008

Effet papillon?

 Les Japonais ont un proverbe qui dit "Si le vent souffle, les tonneliers prospèrent", pour se moquer du raisonnement tiré par les cheveux.
  1. Si le vent souffle, le sable se lève.
  2. Le sable entre dans les yeux, et le nombre des aveugles augmente.
  3. Comme les aveugles jouent du shamisen, on doit augmenter la fabrication de cet instrument de musique.
  4. A propos, la peau de chat est utilisée pour faire le shamisen.
  5. Donc, on doit massacrer les chats pour fabriquer ces instruments qui correspondent au nombre des nouveaux aveugles.
  6. Comme il n'y a plus de chats, les rats rongent les tonneaux.
  7. Par conséquent, si le vent souffle, les tonneliers prospèrent.
 L'animal qui entre dans la fabrication peut être différent selon la région. A Okinawa dans le sud du Japon, on utilise le serpent, mais chez moi à Aomori, c'est la peau de chien!!! (Je l'ai appris assez récemment.)

mercredi 15 octobre 2008

L'exposition de Konpira-san au Musée Guimet

Certains d'entre vous sont probablement déjà au courant, mais l'exposition des arts de Konpira-san (surnom d'un sanctuaire shintoïste important dans l'île Shikoku) commence au Musée Guimet aujourd'hui. Notamment, vous pouvez apprécier les oeuvres du peintre MARUYAMA Okyo (18e siècle). C'est la première exposition en dehors du Japon pour fêter 150 ans d'amitiés franco-japonaises. Venez nombreux pour profiter de cette occasion rare.
Konpira-san est également un ami myspacien. Cliquez sur le lien pour visualiser son profil.
Je recopie la présentation ci-dessous. Je précise que cette exposition n'a rien à voir avec les opinions tendencieuses de mon blog :-)

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La gratuité pour les personnes de moins de 18 ans ainsi que d'autres tarifs préférentiels en font une occasion parfaite pour apprécier un pan de la culture japonaise. Le site officiel dont le lien est indiqué ci-dessous vous permettra d'avoir un avant-goût du contenu de l'exposition ainsi que de prendre connaissance des informations pratiques qui rendront votre visite au musée Guimet la plus plaisante possible.

- Au cœur de l'exposition -
L'exposition du Musée Guimet présente des œuvres qui ont eu un succès considérable au Japon : les principales œuvres du Konpira-san, qui quittent le Japon pour la première fois. Au cœur de l'exposition, la reproduction de l'espace des salons d'écriture (« shoin ») : peintures sur cloisons de Maruyama Ôkyo dans le Omote-shoin et de Itô Jakuchû dans le Oku-shoin (biens culturels importants), dans leur arrangement réel. Une reproduction des salons d'écriture dans l'espace d'exposition : ces salons d'écriture sont là sous vos yeux, au cœur du musée Guimet.

- Liens -
Site internet officiel de l'exposition « Konpira-san - Sanctuaire de la mer. Trésors de la peinture japonaise » :
Version française :http://www.ksb.co.jp/konpira/f/index.html

- Informations générales -
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Nom de l'exposition : 150e Anniversaire France-Japon « Konpira-san - Sanctuaire de la mer. Trésors de la peinture japonaise »

Durée de l'exposition : du 15 octobre au 8 décembre 2008

Lieu : Musée national Guimet des Arts asiatiques
http://www.guimet.fr/KOTOHIRA-GU-Collections-des-musees
※ Cette URL pointe vers la page de l'exposition créée par le musée Guimet.
Tarifs d'entrée (exposition temporaire) : plein tarif 7 €, tarif réduit 5 €
• Gratuit pour les personnes de moins de 18 ans et pour les personnes handicapées civiles
• Tarif réduit pour les personnes de 18 à 25 ans, sur présentation d'une pièce d'identité
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lundi 13 octobre 2008

Musique traditionnelle et populaire du nord du Japon


 Je crois que ce sont des musiciens amateurs, mais leur interprétation est très bien. Le titre de la chanson est 'Yosaré-bushi'. 'Fushi (bushi)' veut dire l'air, la mélodie. Ce 'bushi', altération phonétique de fushi (plus précisément de pushi en ancien japonais), n'a rien à voire avec le guerrier.


 'Jongara-bushi' est l'air le plus connu de ma région de Tsugaru (ancien nom d'Aomori). Le sens des mots yosaré et jongara m'est inconnu. La chanteuse (ISHIKAWA Sayuri) est très connue, mais ce n'est pas une chanteuse du min'yô (chant traditionnel et populaire, souvent de labeur). Son interprétation n'est pas sublime, mais largement passable. (C'est une bonne chanteuse dans un autre registre.)


 L'enregistement doit dater des années 80. Ce chanteur ITO Takio est un innovateur du genre, qui fait un mélange du min'yô avec le jazz, mais malheureusement son aventure reste plus ou moins orpheline. La chanson s'appelle 'Sôran-bushi' (chanson de pêcheurs d'Hokkaïdô). Une fois de plus, je ne connais pas la signification du mot Sôran. Je ai vu ce chanteur en scène le mois dernier.
 Et voici son image récente, un peu tristounette à vrai dire, mais la musique est excellente. Le titre du morceau est 'Akita ondo'. Akita est une région à côté d'Aomori que j'habite. Si 'fushi (bushi)' veut dire plutôt la mélodie, 'ondo' est la musique pour danse.


 Et ceci est une version traditionnelle (et touristique). Dans les années 80, pas mal de Japonais ont pensé à Akita ondo en découvrant le rap...


A l'ère Meiji, le gouvernement a fait censurer la parole de ces chansons. Il pensait que le texte vulgaire, voire obscène, pour ainsi dire 'gaulois', devait choquer les Occidentaux. Donc, la parole actuelle, qui n'est que touristique, ne veut presque plus rien dire. Les mots originaux, transmis par la tradition orale, sont difficiles à reconstituer. Et même maintenant, quand ces musiciens donnent le concert en France, ils présentent souvent la version 'sophistiquée' pour le public occidental. (Cliquez ici pour voir un exemple.) Je me demande pourquoi. La France est un objet de fantasme pour les Japonais, qui n'ont jamais entendu parler des gauloiseries.
J'ai entendu à la radio André Manoukian dire que le français est la langue la moins appropriée à la musique au monde avec le japonais. Je crois qu'il a seulement répété ce qu'il avait entendu ailleurs, mais je suis sûr qu'il n'a jamais écouté le min'yô. Comme il ne peut avoir la merde dans ses oreilles, il doit savoir apprécier cette musique.

samedi 11 octobre 2008

Rapport de l'officier (poème de MIYAZAWA Kenji)

On a crié au feu tout à l'heure, mais c'était un arc-en-ciel.
Il se tend depuis une heure avec dignité.

lundi 6 octobre 2008

L'enseigne « Interdit aux étrangers » est loin de disparaître

Traduction d'un article du journal Asahi Shinbun, le 5 octobre 2008

« Ils nous jugent selon nos apparences. Ils nous soupçonnent puisque nous ne sommes pas japonais. » Ali Nusrat, 46 ans, résident pakistanais dans le département de Saïtama, a enfin pété le câble lorsqu'il a été interpellé par un policier près de chez lui, qui lui a demandé: « Qu'est-ce que vous faites ici? »
Il est arrivé au Japon il y a vingt ans et il a bien son titre de séjour. Mais dès l'année dernière, des occasions d'interpellation policière se présentent soudain plus nombreuses qu'avant, et il arrive qu'il soit interrogé sept jours de suite. Il était au courant de ce que la surveillance était sévère pour le sommet de G8, mais il ne peut s'empêcher de se dire: « Mais c'est trop. »
Il adorait le Japon depuis son enfance. Il connaît beaucoup de gens sympathiques. Mais il sens que le regard envers les étrangers s'est fait sévère depuis le terrorisme du 11 septembre. Un agent immobilier lui a dit: « Ici, nous ne voulons pas d'étrangers. » Quand il a accompagné un ami brésilien dans un hôpital, l'accueil lui a refusé la consultation: « Excusez-nous, mais pas d'étrangers ici. »
Un Américain de 44 ans qui séjourne au Japon depuis 23 ans est allé dans un restaurant des yakitori (brochettes) à Tokyo avec un copain venu des Etats-Unis pour le tourisme. Personne ne vient les servir. Il a appelé en disant « sumimasen » (« Excusez-moi ») une femme qui devait être gérante, qui lui a répondu: « Pas d'étrangers ici! » Ce fut un choc. « Si cela se passait aux Etats-Unis, j'appellerais la police tout de suite. Mais comme il n'y a pas de loi antiraciste au Japon, personne ne s'occupe de nous. »
C'est en 1998 qu'un établissement de station thermale (onsen) à Otaru (Hokkaïdô) mit une affiche « Interdit aux étrangers ». Le tribunal jugea qu'il s'agissait d'une discrimination, et prononça l'ordre du dédommagement à l'établissement. Cependant, les étrangers résidant au Japon éprouvent les différentes discriminations même aujourd'hui. Les enseignes « Interdit aux étrangers » sont loin de disparaître, et il y a des bains publics qui demandent l'entrée plusieurs fois plus chère aux étrangers qu'aux Japonais.
« S'ils sont inquiets de ce que les étrangers ne respectent pas les civilités, ils doivent clarifier les règles et refuser ceux qui les rompent. Ce n'est pas la question de couleur de peau ou de nationalité. Maintenant que le Japon a besoin des ressources humaines étrangères, c'est le respect strict des droits des étrangers qui sera un important message de bienvenue. », remarque David Aldo (Aldwinckle), professeur assistant d'origine américaine à l'Ecole informatique d'Hokkaïdô, plaignant de l'affaire du refus de baignade.

NdT: Il faut que j'ajoute que David Aldo est un objet de polémique, surtout de la part des étrangers nipponophiles, qui le considèrent comme quelqu'un qui veut imposer les valeurs occidentales aux Japonais (on peut le sentir au passage: « Il faut que les Japonais clarifient les règles »). Par exemple, il a porté plainte contre la police qui l'avait interrogé sans raison au moment du sommet de G8, mais certains témoignages disent qu'il flânait autour des policiers avec un magnétophone jusqu'à ce que quelqu'un l'interpelle. D'autre part, ce qui m'embête toujours est l'anonymat propre au journalisme japonais. Comme presque personne ne signe les articles, ils sont souvent irresponsables. Mise à part l'absence d'aucune nuance pour David Aldo, cet article ne satisfait pas la curiosité des lecteurs indécents comme moi. « Mais de quelle couleur de peau était ces Américains au restaurant de yakitori? » (D'ailleurs, je ne sais trop pourquoi cet Américain ne porte pas de nom dans cet article, tandis que le Pakistanais s'appelle Ali Nusrat. S'agit-il d'un pseudonyme ou non? On ne sait jamais. (Généralement, on ne publie pas le vrai nom dans cette sorte d'articles, mais il n'y a aucune indication que c'est un pseudonyme.) Je répète que je déteste ce journal bien-pensant, ou déjà une caricature de la bien-pensance. Mais en tout cas, cet article ne manque pas d'intérêt, je crois.)

jeudi 2 octobre 2008

L'étoile du faucon de nuit (conte de MIYAZAWA Kenji)

Une traduction de ce conte est déjà publiée, et elle doit être forcément meilleure que la mienne. Si je l'ai traduit, c'est tout simplement parce que je voulais le faire.

L'étoile du faucon de nuit

 Le faucon de nuit est un oiseau franchement laid.
 Son visage est tacheté çà et là comme si on y mettait de la boue, et son bec plat est fendu jusqu'aux oreilles.
 Ses pattes sont trop faibles pour qu'il marche deux mètres.
 C'était à tel point que les autres oiseaux étaient dégoûtés à la seule vue de sa tête.
 Par exemple, l'alouette n'est pas un oiseau tellement beau non plus, mais comme elle se croyait beaucoup supérieure à l'engoulevent, elle tournait la tête contre lui avec ses yeux doucement fermés, à l'air bien ennuyé, quand elle le rencontrait au soir. Les oiselets bavards plus petits qu'elle médisaient de lui en sa présence.
 « Eh! Le revoilà. Regardez cette apparence. Il est vraiment la honte de tous les oiseaux. »
 « Tiens! Ce que sa gueule est énorme! Il doit être cousin du crapaud sans doute. »
 Ainsi parlaient-t-ils. Mais oh! Si c'eût été un vrai faucon qui n'était pas de nuit, ces petits oiseaux insignifiants se fussent cachés derrière les feuilles d'arbre, tremblant, pâlissant et croupissant, seulement à son nom. Mais le faucon de nuit n'était ni frère ni cousin du faucon à la vérité. En revanche, c'était un frère de ce beau martin-pêcheur et du colibri, ce bijou parmi les oiseaux. Le colibri mangeait le miel de fleur, le martin-pêcheur les poissons, et le faucon de nuit les petits insectes. Et vu que celui-ci n'avait ni d'ongles ni de bec aigus, même l'oiseau le plus faible ne pouvait avoir peur de lui.
 Alors, il serait étrange qu'il avait eu le nom de faucon, mais c'était d'abord que ses ailes étaient tellement puissants que son allure faisait penser à la rapace quand il volait contre le vent, et ensuite que son cri aigu ressemblait quelque part au faucon tout de même. Il va sans dire que le faucon en était beaucoup ennuyé et embêté. Par conséquent, chaque fois qu'il voyait la tête du faucon de nuit, il lui répétait en colère « Change de nom tout de suite! ».
Un soir, le faucon vint enfin chez le faucon de nuit.
 « Eh! Es-tu là? N'as-tu pas encore changé de nom? N'as-tu pas honte alors? Entre toi et moi, il n'y a pas de discussion pour nos personnages. Par exemple, je vole librement dans le ciel bleu. Toi, tune sors qu'aux jours gris et nuageux ou dans la nuit. Et puis, regarde mon bec et mes ongles. Et ensuite, compare-les bien avec les tiens. »
 « Monsieur le Faucon, ce que vous dites est impossible. Ce n'est pas moi qui ai choisi mon nom. C'est Dieu qui me l'a donné. »
 « Mais non! On peut dire que j'ai reçu le mien de Dieu, mais toi,tu l'empruntes de la nuit et de moi, pour ainsi dire. Rends-le-moi donc. »
 « Monsieur, ce n'est pas possible. »
 « Mais si! Je vais te donner un bon nom. Célestin. C'est un beau nom, n'est-ce pas? Et alors, pour que tu changes de nom, tu dois faire parade de ton nouveau nom. Tu comprends? Tu pends un panneau sous ton cou avec ce nom Célestin, et tu fais le tour de chez tous les voisins en déclarant « Je m'appelle désormais Célestin » avec une profonde inclination. »
 « Je ne pourrai jamais faire ça. »
 « Si. Tu peux le faire. Fais-le. Si tu ne l'auras pas fait avant le matin d'après-demain, je te tuerai avec mes serres de suite. N'oublie pas que je te tuerai. Je ferai le tour de toutes les maisons des oiseaux tôt le matin après-demain, et demanderai si tu seras bien passé. S'il y a un seul foyer où tu ne seras pas venu, ce sera la fin de ta vie. »
 « Mais ce que vous dites est vraiment impossible. Je préfère mourir plutôt que de le faire. Tuez-moi maintenant. »
 « Bah, tu vas y réfléchir après. Célestin n'est pas un nom aussi vilain que ça. »
 Le faucon rentra à son nid en volant avec ses grands ailes pleinement ouverts.
 Le faucon de nuit médita aux yeux fermés.
 « Mais pourquoi suis-je autant détesté de tout le monde? On dirait que ma tête est tachetée de boue, et que mon bec est fendu. Mais je n'ai rien fait de mal de ma vie. Une fois qu'un bébé rossignol était tombé par terre, je l'ai aidé et ramené à son nid. Alors, la mère me l'a retiré comme si elle devait le récupérer d'un brigand. Et puis, elle s'est beaucoup moquée de moi. Et au surplus, ah! Cette fois-ci, je devrai m'appeler Célestin, et je dois pendre un panneau de mon cou. Quelle aventure pénible! »
 Il faisait déjà assez sombre aux alentours. Le faucon de nuit s'envola de son nid. Le nuage brillait avec malice et descendait en bas. L'oiseau voltigea au ciel sans bruit à fleur de nuage.
Et puis, il ouvrit soudain sa bouche grande, tendit ses ailes tout droits, et traversa le ciel comme une flèche. De petits insectes entrèrent dans sa gorge les uns après les autres.
 A peine que son corps toucha la terre, l'oiseau rebondit lestement vers le ciel. Déjà le nuage était gris, et le crépuscule brûlait rouges les montagnes de l'autre côté.
 Il semble que le ciel soit coupé en deux, quand le faucon de nuit vole de toutes ses forces.  Un scarabée pénétra dans sa bouche et se débattit beaucoup. L'oiseau de nuit l'avala aussitôt, mais crut sentir son dos légèrement frissonner en même temps.
 Le nuage était déjà tout noir, un reflet rouge de crépuscule restait seulement à l'est, ce qui donnait une impression effroyable. En se sentant que sa gorge bouchée, l'oiseau remonta au ciel.
 Encore un autre scarabée entra dans sa gorge. Et puis, l'insecte fit bouger ses élytres en grattant le passage. L'oiseau l'avala malgré tout, mais son cœur fit un bond pour lors, et il se mit à crier à haute voix. Il voltigea en pleurant et dessina des cercles dans le ciel.
 « Ah! Les scarabées et beaucoup d'autres insectes sont tués par moi tous les soirs. Et moi qui suis seul, je serai tué par le faucon à mon tour. C'est tellement dur. Ah, que c'est dur, que c'est dur! Je vais mourir de faim, en m'abstenant de manger des insectes dorénavant. Non, le faucon va me tuer avant. Non, je vais m'en aller au-delà du ciel, loin et loin. »
 Le feu de crépuscule coula et s'étendit comme une nappe d'eau, et il sembla que le nuage aussi brûlât rouge.
 Le faucon de nuit vola tout droit chez son frère martin-pêcheur. Lebel oiseau qui venait de se réveiller regardait aussi l'incendie au loin. Et dit en voyant le faucon de nuit descendre.
 « Bonsoir, frère. S'agit-il d'une urgence? »
 « Non, je vais partir au loin prochainement, donc je suis venu te voir avant le départ. »
 « Frère, ne pars pas. Le colibri même habite aussi loin, je serai tout seul. »
 « Mais bon. Je n'y peux rien faire. Ne dis plus rien aujourd'hui. Et toi, ne pêche plus de poissons inutilement, sauf en cas vraiment nécessaire. C'est bon? Adieu. »
 « Frère, qu'est-ce que tu as? Attends un peu. »
 « Non, ça ne change rien si je reste. Dis bonjour au colibri. Adieu. Je ne vous reverrai plus. Adieu. »
 Le faucon de nuit rentra chez lui en pleurant. La nuit courte d'été touchait sa fin.
 Les feuilles de fougères tremblèrent bleues et froides en aspirant la rosée matinale. Le faucon de nuit cria aigu à plusieurs reprises. Et il rangea bien tout son nid, arrangea bien les ailes et les poils de tout son corps, et s'envola de son nid à nouveau.
 Le brouillard se dissipa, et le soleil se leva à l'est en même temps. En supportant l'éblouissement qui lui donnerait un vertige, le faucon de nuit vola comme une flèche dans cette direction.
 « Soleil, Soleil. Emmenez-moi chez vous. Je ne me plaindrai pas si je dois mourir consumé par le feu. Même le corps aussi laid que le mien émettra un petit rayon quand il brûle. Emmenez-moi s'il vous plaît. »
 Quoiqu'il avancât, le soleil ne s'approcha pas. En revanche, il dit tout en s'éloignant, de plus en plus petit.
 « Toi, tu dois être le faucon de nuit. En effet, tu dois souffrir beaucoup. Tu voleras en l'air ce soir, et demanderas à l'étoile. Car tu n'es pas un oiseau de jour. »
 L'oiseau crut saluer une fois, mais il tomba enfin sur l'herbe de champ, soudain pris par un vertige. Et on dirait qu'il rêvait. Il croyait que son corps s'élevait loin entre les étoiles rouges et jaunes, qu'il était emporté par le vent, ou que le faucon venait de l'attraper.
 Quelque chose de froid tomba sur le visage. Il ouvrit ses yeux. Une goutte de rosée tomba d'une feuille d'un jeune roseau. Il faisait déjà pleine nuit, le ciel était bleu sombre, et les étoiles scintillaient dans tout le ciel. L'oiseau s'envola en l'air. Ce soir aussi, le feu de crépuscule était tout rouge. Le faucon de nuit voltigea dans la lueur de cette flamme et la lumière froide des étoiles. Et puis, il fit encore un tour. Et il osa crier vers le bel Orion au ciel de l'ouest, en volant tout droit.
 « Étoile. Étoile pâle de l'ouest. Emmenez-moi chez vous. Je ne me plaindrai pas si je dois mourir consumé par le feu. »
 L'Orion continua à chanter la chanson brave et ne s'occupa pas du tout de l'oiseau. Le faucon de nuit faillit pleurer, tomba sans forces, s'arrêta à peine, et voltigea à nouveau. Et ensuite, il cria en volant tout droit vers le Grand Chien au sud.
 « Étoile. Étoile bleue du sud. Emmenez-moi chez vous. Je ne me plaindrai pas si je dois mourir consumé par le feu. »
Le Grand Chien dit en scintillant bleu, violet et jaune, beau et rapide.
 « Ne dis pas de bêtise. A quoi est-ce que tu mérites? Tu n'es qu'un oiseau. Il te faut des milliards et des milliards d'années pour que tes ailes t'amènent jusqu'ici. » Et il tourna sa tête dans une autre direction.
 L'oiseau de nuit fut déçu, tomba sans forces, et puis fit deux tours en voltigeant. Et puis, il osa crier à nouveau en volant tout droit vers le Grand Ours au nord.
 « Étoile bleue du nord, emmenez-moi chez vous s'il vous plaît. »
 « Arrête ta pensée inutile. Rafraîchis un peu ta tête. Dans ce cas-là, il serait mieux de plonger dans la mer où flottent des icebergs, ou bien s'il n'y a pas de mer près de toi, dans un verre avec des glaçons. »
 Le faucon de nuit fut déçu, tomba sans forces, et puis fit quatre tours en voltigeant. Et à nouveau, il cria à l'Aigle qui venait de se lever à l'est, à l'autre rive de la voie lactée.
 « Étoile blanche de l'est, emmenez-moi chez vous. Je ne me plaindrai pas si je dois mourir consumé par le feu. »
 L'Aigle dit avec l'air orgueilleux.
 « Mais non, mais non, c'est hors question. Tu dois avoir un certain statut pour que tu sois une étoile. Et il te faut tant d'argent également. »
 Le faucon de nuit fut complètement épuisé, fermant ses ailes, il tomba vers la terre. Et là où ses faibles pattes touchaient la terre juste à un pied près, il sauta soudain en l'air comme une fusée. Il arriva au plein milieu du ciel, hérissa ses poils avec frisson comme si l'aigle attaquait un ours.
 Et puis, il cria haut et fort à plusieurs reprises. On aurait ditl a voix d'un vrai faucon. Intrigués, d'autres oiseaux qui dormaient dans le champ et le bois se réveillèrent tous, et regardèrent le ciel étoilé tout en frissonnant.
 Le faucon de nuit monta et monta tout droit dans le ciel. Déjà, le feu de crépuscule ne fut que la taille d'un mégot de cigarette. Le faucon de nuit monta et monta.
 Le souffle se gela blanc de froid dans la poitrine. Comme l'air futsubtil, il fallut bouger les ailes aussi rapidement que possible.
 La taille des étoiles ne changea néanmoins nullement depuis tout à l'heure. Le souffle qu'il respirait était comme un soufflet. Le froid et la gelée piquent l'oiseau de nuit comme un poignard. Il eut ses ailes complètement paralysés. Et leva ses yeux pour regarder le ciel encore une fois. Voilà. Ce fut la fin du faucon de nuit. Il ne savait plus s'il tombait ou montait, s'il regardait en bas ou en haut. Mais son cœur était en paix, et bien que son grand bec ensanglanté se tordît de travers, il souriait légèrement en effet.
 L'oiseau ouvrit grands ses yeux dans un moment. Et il vit son corps brûler calmement, maintenant comme une belle lumière bleue, telle la lueur phosphorescente.
 Juste à côté, la Cassiopée. La lumière pâle de la voie lactée était derrière lui.
 Et l'étoile du faucon de nuit continua à brûler. Il continuait à brûler à jamais et pour toujours.
 Elle brûle encore aujourd'hui.