L'union des enseignants japonais (Nikkyôso) est le syndicat des enseignants le plus important au Japon. Le taux des syndiqués était plus de 80 pour cent il y a cinquante ans, mais maintenant il n'est que moins de 30 pour cent, surtout à cause de la scission (départ des sympathisants communistes) à la fin des années 80.
Le Nikkyôso, à tendance désormais socialiste modérée, reste un des ennemis principaux de l'extrême droite. Chaque année au moment de leur réunion annuelle, les gens d'extrême droite font la protestation étourdissante avec les haut-parleurs. En fait, il ne s'agit pas vraiment d'une protestation. Je crois que c'est une sorte de fête annuelle à eux, qui ne savent plus pourquoi ils le font. D'ailleurs, ce qu'ils crient est tout simplement bruyant, et complètement privé de sens. S'ils n'aiment pas les communistes, il devraient le faire pour la réunion des dissidents, mais c'est toujours le Nikkyôso qui est leur cible. On ne doit pas trop chercher à comprendre au Japon.
Le Nikkyôso a réservé le Prince Hotel à Tokyo pour la réunion de cette année-ci, et elle aurait dû avoir lieu cette semaine. Il a effectué la réservation il y a presque un an, mais l'hôtel l'a annulée de peur du bruit fait par l'extrême droite. L'union a porté plainte, et le tribunal a jugé que l'hôtel avait enfreint le contrat. Donc, les profs ne se doutaient pas du tout que l'hôtel insisterait, mais il leur a fermé la porte au nez, prétextant la sécurité des clients. J'ai vu le représentant du syndicat des profs à la télé, mais il avait l'air ahuri de ne pouvoir rien comprendre. Il disait justement: "C'est les gens d'extrême droite qui seraient la menace pour la sécurité des clients, et c'est nous les profs qui sommes chassés? D'ailleurs, peut-on négliger la décision de la cour comme ça?"
Par conséquent, la réunion n'a pas eu lieu cette année-ci. C'est la première fois depuis la fondation de l'union en 1951.
Je n'appelle pas les touristes français et francophones au boycottage du Prince Hotel, parce que tu peux être coupable de la diffamation même si ce que tu dis es vrai, selon la loi au Japon. L'entreprise porte plainte, et c'est elle qui gagne la cause obligatoirement, puisque c'est la loi qui le dit! C'est pas la faute des juges! Les bloggueurs en ont peur. Sinon, je crois que j'ai tout dit. Ah oui, j'ajoute qu'on ne doit pas croire que le Prince Hotel soit un suppôt de l'extrême droite, car il a ainsi privé à ces gens le moyen de dissiper leur frustration. Ils ne peuvent pas gueuler dans la rue cette année-ci. Pauvre extrême droite.
J'ajoute également que le Prince Hotel est un établissement privé. Il n'a rien à voir avec l'empereur. Il faut le savoir.
もしもし Mosi mosi (moshi moshi) Allô
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Un collègue algérien m'a raconté cette histoire.
Un Algérien a été nouvellement embauché par notre bureau japonais. Il avait
souvent entendu les Japonais d...
Il y a 15 ans
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