mercredi 29 octobre 2008

Livres anciens retrouvés au grenier

 Nansô Satomi Hakkenden (Histoire de huit chiens de Nansô Satomi) est un roman-fleuve premièrement publié au début du dix-huitième siècle. C'est bien LE best-seller de l'ère Edo. Le sujet de ce roman fantastique est la fidélité confucianiste, tendance très 'manichéenne'.
 On est à l'époque de la guerre civile au 16e siècle. Le seigneur de Satomi promet qu'il donnera sa fille à l'homme qui apporte la tête du chef ennemi, même à son chien en plaisantant. Mais ce symbole de la fidélité achève de battre son ennemi juré. Satomi ne veut pas donner sa fille au chien naturellement, mais la princesse elle-même critique son père en disant qu'il faut respecte la promesse même avec le chien, et fuit dans la montagne avec cet animal. De ce lien naissent huit enfants mâles, qui sont héros de cette longue aventure. Ils représentent huit vertus confucianistes.
 Ce roman de Takizawa (ou Kyokutei) Bakin est sous l'influence forte du roman chinois Au bord de l'eau (Shi Naian). Les exemplaires que ma famille garde datent de 1893.
 Je ne sais si la préface est en japonais ou en chinois.
 Je pense que cette préface en chinois (ou peut-être en pseudo chinois avec la syntaxe japonaise) est là pour donner la crédibilité à l'écrit en langue vulgaire, c'est-à-dire en japonais.
 Voici la première page du roman en huit tomes.
 La réforme après la Deuxième Guerre mondiale a transformé l'écriture japonaise. Vous pouvez constater qu'il y a pas mal de kanji qu'on n'utilise plus. Mais ce document montre l'état à la fin du 19e siècle où même les hiragana n'étaient pas encore modernisés. Il y avait plusieurs hiragana pour désigner la même syllabe à l'époque.
 Le caractère encerclé de rouge, qui ressemble à よ (yo), est un hiragana dont la prononciation est ni. L'autre caractère (bleu), qui fait penser à い [i], est en réalité ha. Sôséki écrivait en utilisant ces hiragana anciens. Tous les Japonais contemporains ne savent pas que les hiragana n'étaient pas toujours identiques.

1 commentaire:

n a dit…

Salutations. Billet intéressant et rafraîchissant — le livre ancien, moins encore japonais, n'étant pas guère en faveurs, ces derniers temps ! Bonne continuation — n.