mardi 27 novembre 2007

Qu'est-ce que le mot arigato veut dire vraiment?

D'abord, je donne des précisions sur la prononciation.
Il vaut mieux remplacer le r par le l pour les Français, même si cette consonne est bien le r selon la phonétique, car le bout de la langue tape légèrement la partie antérieure du palais, alors qu'elle ne bouge pas quand on prononce le l. Et la dernière voyelle o est une voyelle longue qui doit être prononcée comme o-o. Si vous ne prononcez que la moitié de la voyelle double, la prononciation s'avère moins polie.
Mais le plus important est la prononciation du g, curieusement négligée dans la plupart des méthodes d'apprentissage de la langue japonaise. Lorsque la consonne g ne se trouve pas à la tête du mot, les Japonais prononcent la consonne nasale. On la trouve dans la chanson: I'm siiiiiinging in the raiiiiin. Il faut le plus souvent prononcer cette consonne nasale si elle ne se trouve pas au début du mot (il y a des exceptions, mais elles sont plutôt rares). C'est pareil pour le mot manga.
Et ce mot est une forme dérivée de l'adjectif arigataï, qui veut dire "rare et précieux". Par exemple, le sutra bouddhique était arigataï au Moyen Age, car les Japonais ne le connaissaient que par le biais des Chinois. Ils croyaient que l'Inde au bout du monde était le foyer du bouddhisme. Ils pensaient que la sainte écriture bouddhiste avaient été un peu transformée par les Chinois, ce qui n'est pas complètement faux. Le vrai sutra était donc rare.
Le mot arigato veut dire à peu près "Votre gentillesse est quelque chose de rare et précieux dans ce bas monde tout comme le vrai sutra". Par conséquent, les Japonais ne prononcent pas ce mot aussi souvent que le mot merci en français. On se contente généralement de dire "domo", qui veut dire "Je ne sais quoi dire". Ce mot passe-partout peut remplacer presque toutes les salutations au Japon. La première o est longue, donc double: Do-omo. Domo arigato est plus poli que arigato tout seul.

P.S. Le mot fait référence au sutra appelé Hokékyô en l'occurence.

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dimanche 25 novembre 2007

Quel est le sens étymologique du mot kawaïi?

Vous avez peut-être déjà entendu le mot japonais "kawaïi", mais quel est le sens originel de cet adjectif? La traduction donne le plus fréquemment le sens comme "mignon" ou "aimable". L'explication s'avère éronnée dans la plupart des cas, car les Japonais résidant en France sont souvent des incultes qui ne connaissent pas bien leur propre langue. Pis, ils n'en sont pas conscients.
D'abord, je dois dire que le raisonnement qui prétend qu'une acception de ce mot est "aimable" vient de l'étymologie dite "populaire", voire non scientifique. Il s'agit d'un phénomène linguistique assez particulier à la langue japonaise qu'est l'emploi arbitraire de caractères chinois. Bien qu'ils soit des idéogrammes, les Japonais les utilisent parfois seulement pour montrer le son, ce qui mène à la confusion grave. On écrit des fois ce mot "kawaïi" avec des kanji 可 (ka) et 愛 (): 可愛い. Ces deux idéogrammes veulent dire respectivement "possible" et "amour". Les incultes arrivent à la conclusion que cet adjectif veut dire "aimable" sans se poser de question. Ne devraient-ils pas être intrigués par l'absence du w, car ces caractères donneraient la lecture kaaïi? Et comment pourraient-ils expliquer l'autre forme de ce mot: kawayui? En vérité, ce mot est un exemple d'emploi phonétique de caractère chinois, et cette utilisation arbitraire n'a rien à voir avec l'étymologie de ce mot.
En réalité, l'ancienne forme de ce mot est kafofayushi (顔映し). L'ancien f se transforme en h, et puis en w. Shi est la terminaison de l'adjectif en ancien japonais. Ce mot est composé de deux éléments, kafo (kao en japonais moderne: visage) et fayushi (brillant). On comprend que la forme kawayui soit plus ancienne que kawaïi. Cet adjectif voulait dire à l'origine "qui fait briller le visage, qui fait rougir". Le premier sens maintenant désuet était "honteux". Ensuite, cela montre le sentiment de la commisération ou de la pitié envers ce qui est faible et petit. L'objet de cet adjectif a besoin de protection, par exemple le bébé. Il est vrai qu'on utilise ce mot dans le sens de "mignon" actuellement, mais il ne faut pas oublier que l'inconscient collectif des Japonais garde cette nuance dont le point de vue est haut par rapport à l'objet. Certaines féministes radicales critiquent l'emploi de cet adjectif pour les femmes, car il présuppose qu'elles ont besoin de protection des hommes. Par conséquent, vous devez comprendre que ce mot "kawaïi" ne soit pas tellement innocent...

P.S. Actuellement sur TV Asahi, la chaîne télé du groupe Asahi Shinbun, on parle de la Libye comme un pays modèle à imiter pour la Corée du Nord, et le fils Kadhafi Seif el Islam y est un héros international dont tous les Européens apprécient la qualité humaine. Toute cette intox pour plaire aux gens qui ont la phobie de la Corée du Nord...

L'article précédant: Qu'est-ce que le mot arigato veut dire vraiment?

mercredi 21 novembre 2007

Asahiru 2

Il y a des discussions sur l'origine du verbe asahiru, "faire de l'intox", mais la plupart pensent qu'il s'agit bien de la fabrication du verbe abésuru, "tout foutre en l'air", dont j'ai parlé à l'article précédent. Ils prétendent que ce mot n'était pas du tout utilisé, mais qu'un journaliste d'Asahi l'a inventé, parce que ce journal déteste l'ex premier ministre Abé. J'ai trouvé une autre discussion.
C'est Sugiyama Koichi, compositeur et sale réac, qui fournit une précision au sens de ce verbe asahiru. Sa passion principale est de répandre le négationnisme concernant l'histoire de la Deuxième Guerre mondiale. Il dit que le massacre de Nankin n'a pas eu lieu, et qu'il n'y avait pas de prostitution forcée par l'armée impériale. Leur but (je ne sais trop de qui il s'agit, mais il parle de "nous" dans la vidéo où il parle de ce verbe) est de créer des Japonais, mais non pas des cosmopolites. Vous voyez avec qui on a affaire. Pour lui, ce verbe asahiru veut dire "fabriquer de fausses informations, pour dénigrer la nation japonaise". Il est question du ton sympathisant de ce journal pour les peuples de nos pays voisins. Dans ce cas-là, le mot n'a pas été inventé pour Abé probablement. Je crois bien que le verbe abésuru a été inventé par certains internautes, mais non pas par le Asahi. Quant à la "branchitude" de ce mot, c'était peut-être une fabrication maison d'Asahi.
Et Sugiyama pense que la communauté d'internet est l'avenir du Japon. Il y voit des jeunes pleins d'espoir. Pour moi, je crains que la Toile ne soit le foyer du fascisme. Mais il y a toujours une minorité saine.

L'article précédent: Asahiru

mardi 20 novembre 2007

Les internautes sont racistes au Japon

Le Japon prend les empreintes digitales des étrangers
J'ai été vraiment étonné par la réaction des internautes japonais. 95 pour cent des commentaires pour cette actualité sont de caractère raciste. "Rentrez à vos pays si vous ne voulez pas." "Pourquoi vous vous plaignez? Ce n'est que des empreintes digitales!" "Si vous n'êtes pas criminels, pourquoi vous ne fournissez pas vos empreintes digitales?" "Je ne comprends même pas pourquoi on en parle. Quelle sottise." Tout ce que j'ai pu trouvé de positif dans les commentaires était: "Si j'étais à leur place, je n'aimerais pas qu'on prenne mes empreintes digitales." Mais ces mots normaux ne sont rien contre la majorité écrasante.
Récemment, une école des langues étrangères a fait une banqueroute, et beaucoup de profs (anglophones pour la plupart) ont perdu leur boulot sans aucune indemnité. Les internautes affluent pour les calomnier. Par exemple, "Tout ce que vous vouliez, c'était de coucher avec les Japonaises." C'est la mentalité de la majorité nette. J'ai déjà dépassé le stade pour avoir honte. Je sais bien que les internautes qui font le commentaire ne représentent pas la sensibilité des Japonais, mais on ne peut nier que ces pages sont bien là sur la Toile.
Washington invite le Japon à s'abstenir de chasser la baleine
Le silence radio sur ce problème au Japon est plus qu'intrigant. Je ne lis que des news en français et en anglais. Mais il n'y a aucun article sur les journaux, et la télé n'en parle pas. Les journalistes japonais sont mercantiles, ils ne parlent que des choses qui plaisent à leurs clients. C'est probablement la raison.


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lundi 19 novembre 2007

Asahiru

J'ai trouvé ces articles du Courrier International d'il y a quelques années.
Drapeau et hymne du Japon
Etrangers au Japon
Asahi Shinbun est le journal de référence pour les infos japonaises du Courrier International. Mais j'ai déjà dit que la bien-pensance de ce journal est très énervante. Et en plus, le choix des articles du Courrier International est bien tendancieux. Il veut faire croire que le Japon est un pays désespéré!
Ces jours-ci, on parle du "mot de l'an 2007", et le mot "asahiru", faire du Asahi, voire asahiser, est nominé. La bien-pensance du Asahi n'a rien à voir avec celle de Rue89 par exemple, et il pousse la justice injuste jusqu'à fabriquer de fausses informations. On se souvient qu'un journaliste d'Asahi a mutilé le corail, pour "dénoncer" les pollueurs de la nature. Donc le sens de ce verbe asahiru est "faire de l'intox". Ce mot a peut-être été inventé par des réacs qui croient que ce journal "rouge" reste toujours de gauche je ne sais pourquoi. Les vrais gens de gauche détestent ce journal qui n'est qu'une caricature.
Bien sûr que le mot asa-hiru veut dire "matin et midi" en japonais normal.
Un autre mot, qui n'est curieusement pas nominé, est abésuru, faire Abé (abéniser ). Le précédent premier ministre Abé a démissionné brusquement, et apparemment sans aucune raison justifiée, donc ça signifie "tout foutre en l'air". "Je vais faire Abé aujourd'hui" veut dire "Je vais rentrer chez moi plus tôt que d'habitude. J'ai pas besoin de me justifier, nan? (car même le premier ministre le fait)".
On pense que ce mot n'a pas été nominé, parce qu'il a été inventé par des internautes. La Toile est l'ennemi du média au Japon, vous savez...
Je devrai parler de l'article sur drapeau et hymne.

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vendredi 16 novembre 2007

L'empereur pollueur

Depuis des décennies, les lacs au Japon sont ravagés par les poissons carnivores féroces, qui s'appellent bluegill en anglais. Je me demandais d'où sont venus ces poissons d'eau douce d'origine américaine. C'est peut-être un fou de pêche qui les a amenés au Japon? Mais ce n'était pas le cas. Contre toute attente, ce fut l'empereur ("dauphin" à l'époque ), océanologue au temps libre, qui les avait introduits au Japon! Quel cauchemar de Darwin! Il a avoué son "crime" et montré son regret avant-hier, mais bien sûr que personne ne le reproche au Japon en public. C'est qu'on a tous peur des yakuzas, c'est vraiment grave.

jeudi 15 novembre 2007

Le Tambour

Les politiciens idiots ne manquent pas au Japon. Le plus grave est ISHIHARA Shintaro, le gouverneur de Tokyo. HATOYAMA Kunio doit être le numéro 2 actuel Shintaro est une sorte de Le Pen japonais, qui a été souvent critiqué par l'Unesco pour ses propos racistes. Il est très doué pour choses absconses.
Il a une fois dit que la langue française n'avait pas le droit d'être rangée comme une langue internationale, parce que les Français ne savent pas compter. Il parle du système numéral comme soixante-dix ou quatre-vingts On a seulement compris qu'il avait échoué dans ses études en français dès la première leçon.
Shintaro était un romancier qui avait fait un seul best-seller dans les années cinquante, et il a profité de la popularité de son frère qui était une star de cinéma pour se faire élire comme un député en 1968. Mais il se prend pour un grand romancier, je ne sais pourquoi. Et une fois élu gouverneur de Tokyo en 1999, il a voulu abolir la fac de lettres de l'université de la ville de Tokyo, prétendant que les lettres ne faisaient pas gagner de l'argent. (Il ne faut pas comprendre ce qu'il veut dire. Il n'y a pas de sens là-dedans.) Et il est maintenant occupé à écrire son roman ultime, et il ne se rend pas fréquemment à son bureau...
Son dernier pfff: La semaine dernière, il a lancé à un journaliste: "Avez-vous lu le roman de Gunter Sachs, Le Tambour?" Euh... je pense que c'est un ex de Brigitte Bardot... Et la télé japonaise qui donne le sous-titre "Günter Grass" sans préciser rien de plus que ça... (Le sous-titrage de la télé japonaise, très fréquent et désormais banal, est quelque chose de particulier dans le monde. Je pense qu'on le fait pour une sorte d'effets visuels pour les téléspectateurs peu attentifs. Donc, je dois préciser que ce sous-titre n'était pas du tout là pour souligner la stupidité.) Il n'y a qu'une poignée d'internautes qui s'en moquent...

lundi 12 novembre 2007

Kunio encore

Nouvelles bêtises de Kunio Hatoyama, notre actuel ministre de la Justice qui veut l'exécution automatique des condamnés à mort.

Un député lui pose la question au parlement: "Est-ce qu'il est vrai qu'un ami à un ami à vous appartient à Al Qaida?"
Kunio: "Je ne connais pas la 'définition' du groupe Al Qaida (brouhaha dans la salle "Mais c'est pas possible!"), mais il appartient à un groupe terroriste proche d'Al Qaida."
Pour notre ministre de la Justice, tous les groupes terroristes s'appellent Al Qaida peut-être...

Kunio: "Les terroristes se baladent paisiblement dans la rue au Japon."

Kunio: "Je n'ai jamais menti. Il n'y a aucun mensonge dans mes propos."

Je répète. Kunio a dit qu'un ami à un ami à lui qui était membre d'Al Qaida lui avait averti de l'attentat à Bali en 2002. Cette personne lui a déconseillé d'y aller, puisqu'il y aurait un grand danger. Ensuite, il s'est corrigé, en prétendant qu'il avait eu ce conseil quelques semaines après l'attentat, ce qui ne veut carrément rien dire. Et il ose affirmer qu'il n'a jamais menti. A ce stade, vérité ou mensonge, je m'en fous. (En fait, non, je ne m'en fous pas. Il serait quasi criminel, s'il n'avait pas fait ce qu'il fallait faire pour faire empêcher l'attentat terroriste en Indonésie. C'est vraiment grave.) Je me pose cette question plutôt: N'a-t-il pas un problème dans son cerveau? Ne peut-il pas parler avec juste un petit peu plus de logique?

Et le média japonais qui ne repasse jamais le passage "Il m'a déconseillé d'y aller"!!!

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mercredi 7 novembre 2007

Le Parti Libéral-Démocrate ne veut pas dire ce que le nom veut dire

Le chef du Parti Démocrate du Japon (le plus grand parti de l'opposition) a voulu quitter son poste dimanche, et il a déjà changé d'avis hier. C'est du n'importe quoi. Il est beaucoup plus rapide que Io-Io Mais ce qui est le plus décevant est la réaction des politiciens du parti. Il a voulu partir, mais ils l'ont retenu, en imaginant à tort qu'il est la vedette du parti indispensable pour gagner aux prochaines élections. En fait, cette personne qui s'appelle Ichiro Ozawa vient du Parti Libéral-Démocrate qui est au pouvoir pratiquement depuis 1955.
Le titre de cet article n'a rien de politique. Je veux seulement parler de la sémantique. La naissance de ce parti est bien de cette année 1955 où il a eu le pouvoir. C'est l'année du rassemblement des deux partis conservateurs, le Parti Libéral (Jiyu-to) et le Parti Démocrate (Minshu-to), l'élément to voulant dire le parti. La langue japonaise n'a pas de distinction entre le singulier et le pluriel, et le nom du parti réuni Jiyu-minshu-to (autrement appelé Jimin-to) est correcte en japonais bien sûr. Mais la traduction le Parti Libéral-Démocrate ne peut être correcte. J'imagine que cette traduction française vient de l'anglais Liberal Democratic Party. Je suis presque sûr que cette traduction en anglais a été faite par un Japonais qui ne saisissait pas bien la logique des langues indo-européennes. Il serait normal que la politique de l'union du Parti Libéral et du Parti Démocrate ne fasse pas forcément la libéral-démocratie. Ces traductions montrent bien la négligence sémantique des Japonais. En revanche, le nom du Parti Social-Démocrate veut bien dire ce qu'il veut dire. C'est simplement le nouveau nom de l'ancien Parti Socialiste, non pas la réunion des deux partis socialiste et démocrate.
En plus, Ozawa, le chef actuel de l'opposition, a formé le Parti Libéral (Jiyu-to) en 1998, qui a été absorbé par le Parti Démocrate (Minshu-to), fondé en même temps. Donc, ces deux partis de l'opposition portaient respectivement les anciens noms des composants du parti qu'on appelle le Parti Libéral Démocrate, et les Japonais amnésiques s'en foutent complètement. Les Japonais font le recyclage des noms de partis politiques comme ça.
D'ailleurs, Ozawa est une sorte de Pasqua japonais, je ne pourrais imaginer personnellement le parti politique de centre gauche dont la tête est Pasqua. Mais au Japon, apparemment ça marche... Mais je soupçonne que c'est un espion du Jiminto depuis longtemps, et il a bien trahi son vrai caractère cette fois-ci. Le Parti Démocrate a gagné les élections sénatoriales cet été, et il était bien dans le vent jusqu'à dimanche dernier où Ozawa a annoncé sa démission brutale, alors que le Parti Libéral-Démocrate était dans la grande difficulté. Ozawa a bien réussi à renverser la situation par son cinéma. Il a discrédité son propre parti comme ça au profit du parti en pouvoir auquel son coeur appartient toujours!

samedi 3 novembre 2007

La suite de la prononciation du titre Manyoshu

Je reviens au sujet du titre de ce recueil de poèmes le plus ancien de la littérature japonaise, Manyoshu. Je peux continuer comme ça pour la prononciation de ce titre très court
Les Français n'arrivent pas à prononcer ce son de la langue japonaise écrit avec le hiragana ん, et transcrit avec la lettre n, car ils imaginent qu'il faut prononcer le n. Mais c'est seule la convention linguistique qui veut qu'on transcrit ce phonème avec la lettre n, mais sa valeur phonétique varie de n, m, jusqu'à ng ou voyelle nasale. Les Japonais prononcent très souvent le léger ng avec la fermeture guturale du palais pour ce hiragana, sans jamais insister sur le g nasal toutefois, plutôt que le n. Cette fermeture empêche la prononciation continuelle de ny. Donc on ne peut jamais prononcer comme Magnochou, malgré l'apparence. Il y a une sorte de "césure" nette entre le n et le y.
Ensuite, la voyelle longue en japonais, voire double, et toujours le défaut des débutants français. Le titre Manyoshu (Man'yôshû) est écrit comme まんようしゅう depuis la réforme catastrophique d'orthographe après la Deuxième Guerre mondiale, mais l'orthographe correcte était まんえふしふ, avant guerre. Un caractère correnspond à une syllabe en japonais, donc il y a six syllabes dans le mot transcrit Manyoshu. Il n'y aurait aucun sens de le faire, mais si on transcrivait l'ancienne orthographe avec la romanisation appelée nippone un peu arrangée (car on n'utiliserait pas l'apostrophe pour montrer la césure), le mot serait Man'ehusihu. Et le mot est divisé en six syllabes comme ma-n-e-hu-si-hu. Mais en réalité, le japonais moderne veut la prononciation, toujours en six syllabes, ma-n-yo-o-shu-u. Et une syllabe a toujours une valeur temporelle équivalente. Si les Japonais prononcent lentement un mot avec voyelle longue, on y discerne clairement une voyelle "double", c'est-à-dire qu'ils prononcent carrément deux fois la même voyelle souvent avec la légère fermeture guturale au milieu des deux voyelles. Donc il faut bien compter 1, 2, 3, 4, 5, 6 pour prononcer ce mot de six syllabes.

L'article précédent: Je n'arriverai pas encore à la conclusion