Au Japon, les actualités de MSN sont fournies par le journal d'extrême-droite, Sankei Shinbun. Un journaliste de ce quotidien a comparé les infos sur les JO de toutes les chaînes télé. Sa conclusion est que la chaîne nationale NHK était la pire, car elle a laissé passer les images de la propagande du parti communiste chinois sans la critiquer, et qu'elle n'a rien dit sur la Corée du nord. Selon lui, "c'est une attitude journalistique comme une chimère".
Alors là, la NHK fait-elle son devoir de la chaîne nationale qui ne fait pas honte? Mais non, elle n'est pas différente des autres à mon avis. Tous les présentateurs disent que les Chinois sont hostiles envers les Japonais qui sont "away" là-bas ("away" veut dire "visiteurs", mais la nuance est moins amicale), et ils sont complètement sourds aux acclamations des Chinois pour les Japonais je ne sais pourquoi. Tout normalement, les Chinois sont pour les Japonais quand ils jouent le match contre un pays occidental ou ailleurs, mais toutes les chaînes télé passent sous silence cette évidence. Très curieux. Si le public hue contre un arbitrage défavorable aux Japonais, c'est les non Chinois qui crient à l'injustice pour nos compatriotes. (Je ne comprends pas trop pourquoi ils aiment utiliser ce mot "away" pour les JO de Pékin. Ce sont des JO internationaux qui passent en Chine comme par hasard, non? Les Japonais ne sont pas là pour battre les Chinois. Je ne le comprends pas, donc je ne suis pas un bon Japonais, probablement pour eux. Ce que je trouve vraiment grave, c'est que ces gens ne se posent aucune question pour l'emploi de ce mot.)
Le problème est qu'il n'y a aucune organisation de surveillance comme le CSA au Japon. Donc le média se plaît et se complaît dans le populisme extrême qui est la seule bonne attitude pour les sponsors. Ce n'est guère mieux pour les imprimés. La situation de la pensée unique, voire totalitaire, est très sérieuse au Japon. Je peux tomber tout le temps sur les sites Internet de tendance libérale des Etats-Unis, et je sais qu'il y a des mouvements subversifs en Chine. Mais il n'y a rien au Japon, à ce pays des moutons (ou des fourmis, si j'emprunte l'expression de je ne sais plus comment elle s'appelle, euh... Madame Cresson).
Je peux bien essayer de comprendre la logique des soi-disant journalistes (ils réclament être les seuls vrais au Japon). Je voudrais bien. Si le média pense que le ton anti-chinois plaît au peuple, il se veut anti-chinois. Bon, d'accord. Mais il y a une difficulté évidente dans cette logique. J'ai dit "si le média pense que...". Donc c'est le média qui pense. Alors, comment pense-t-il? D'où lui vient-il cette idée saugrenue?
Une anecdote drôle. Le gouverneur de Tôkyô, ISHIHARA Shintarô, le modèle du populisme d'extrême-droite est aussi un romancier. J'écrirais volontiers "il prétend être romancier", mais malheureusement il fait parti du jury du prix d'Akutagawa, considéré comme le meilleur prix littéraire au Japon (ouais, c'est du n'importe quoi, mais c'est ça, le Japon actuel...). L'année dernière, il a lancé devant la caméra de télé "As-tu lu Le Tambour de Gunther Sachs?". Je ne savais pas que c'était l'ex de Brigitte Bardot qui a écrit ce roman... Et cette fois-ci, il a fait un commentaire sur l'interview de KITAJIMA Kôsuké, le nageur de brasse qui a eu deux médailles d'or. "Le reporteur qui lui assène des questions stupides juste après la course est nul. Kitajima a fait semblant d'essuyer son visage avec la serviette, car il ne voulait pas montrer ses larmes à un tel individu. Cette scène était belle et émouvante. Ce n'est pas le logos, mais l'éros. Cette émotion est propre aux sports." Mais Shin-chan, le contraire du logos n'est pas l'éros, mais le pathos...
Alors là, la NHK fait-elle son devoir de la chaîne nationale qui ne fait pas honte? Mais non, elle n'est pas différente des autres à mon avis. Tous les présentateurs disent que les Chinois sont hostiles envers les Japonais qui sont "away" là-bas ("away" veut dire "visiteurs", mais la nuance est moins amicale), et ils sont complètement sourds aux acclamations des Chinois pour les Japonais je ne sais pourquoi. Tout normalement, les Chinois sont pour les Japonais quand ils jouent le match contre un pays occidental ou ailleurs, mais toutes les chaînes télé passent sous silence cette évidence. Très curieux. Si le public hue contre un arbitrage défavorable aux Japonais, c'est les non Chinois qui crient à l'injustice pour nos compatriotes. (Je ne comprends pas trop pourquoi ils aiment utiliser ce mot "away" pour les JO de Pékin. Ce sont des JO internationaux qui passent en Chine comme par hasard, non? Les Japonais ne sont pas là pour battre les Chinois. Je ne le comprends pas, donc je ne suis pas un bon Japonais, probablement pour eux. Ce que je trouve vraiment grave, c'est que ces gens ne se posent aucune question pour l'emploi de ce mot.)
Le problème est qu'il n'y a aucune organisation de surveillance comme le CSA au Japon. Donc le média se plaît et se complaît dans le populisme extrême qui est la seule bonne attitude pour les sponsors. Ce n'est guère mieux pour les imprimés. La situation de la pensée unique, voire totalitaire, est très sérieuse au Japon. Je peux tomber tout le temps sur les sites Internet de tendance libérale des Etats-Unis, et je sais qu'il y a des mouvements subversifs en Chine. Mais il n'y a rien au Japon, à ce pays des moutons (ou des fourmis, si j'emprunte l'expression de je ne sais plus comment elle s'appelle, euh... Madame Cresson).
Je peux bien essayer de comprendre la logique des soi-disant journalistes (ils réclament être les seuls vrais au Japon). Je voudrais bien. Si le média pense que le ton anti-chinois plaît au peuple, il se veut anti-chinois. Bon, d'accord. Mais il y a une difficulté évidente dans cette logique. J'ai dit "si le média pense que...". Donc c'est le média qui pense. Alors, comment pense-t-il? D'où lui vient-il cette idée saugrenue?
Une anecdote drôle. Le gouverneur de Tôkyô, ISHIHARA Shintarô, le modèle du populisme d'extrême-droite est aussi un romancier. J'écrirais volontiers "il prétend être romancier", mais malheureusement il fait parti du jury du prix d'Akutagawa, considéré comme le meilleur prix littéraire au Japon (ouais, c'est du n'importe quoi, mais c'est ça, le Japon actuel...). L'année dernière, il a lancé devant la caméra de télé "As-tu lu Le Tambour de Gunther Sachs?". Je ne savais pas que c'était l'ex de Brigitte Bardot qui a écrit ce roman... Et cette fois-ci, il a fait un commentaire sur l'interview de KITAJIMA Kôsuké, le nageur de brasse qui a eu deux médailles d'or. "Le reporteur qui lui assène des questions stupides juste après la course est nul. Kitajima a fait semblant d'essuyer son visage avec la serviette, car il ne voulait pas montrer ses larmes à un tel individu. Cette scène était belle et émouvante. Ce n'est pas le logos, mais l'éros. Cette émotion est propre aux sports." Mais Shin-chan, le contraire du logos n'est pas l'éros, mais le pathos...
2 commentaires:
Pourquoi pensez-vous qu'il est naturel et evident que les Chinois supportent les Japonais contre une equipe occidentale ?
"Normal", je ne pense pas: il me semble plus sense de supporter un athlete non pas pour sa nationalite mais parce qu'on admire sa technique, sa personalite ou son profil...
Mais "naturel" ? Peut-etre que je ne connais pas assez la mentalite chinoise. Vous supposez qu'il existe une sorte de solidarite asiatique - au moins de la part des Chinois, je ne sais pas si les Japonais feraient la meme chose - contre les occidentaux ?
J'ai peut-etre mal compris.
Effectivement, je pense qu'il y a une solidarité asiatique de la part des Chinois, différemment des Japonais. Ceux-ci n'ont malheureusement aucune solidarité pour leurs voisins par contre. C'est mon avis, et j'admets que ce n'est pas aussi évident que j'imagine.
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