Une traduction de ce conte est déjà publiée, et elle doit être forcément meilleure que la mienne. Si je l'ai traduit, c'est tout simplement parce que je voulais le faire.
L'étoile du faucon de nuit
Le faucon de nuit est un oiseau franchement laid.
Son visage est tacheté çà et là comme si on y mettait de la boue, et son bec plat est fendu jusqu'aux oreilles.
Ses pattes sont trop faibles pour qu'il marche deux mètres.
C'était à tel point que les autres oiseaux étaient dégoûtés à la seule vue de sa tête.
Par exemple, l'alouette n'est pas un oiseau tellement beau non plus, mais comme elle se croyait beaucoup supérieure à l'engoulevent, elle tournait la tête contre lui avec ses yeux doucement fermés, à l'air bien ennuyé, quand elle le rencontrait au soir. Les oiselets bavards plus petits qu'elle médisaient de lui en sa présence.
« Eh! Le revoilà. Regardez cette apparence. Il est vraiment la honte de tous les oiseaux. »
« Tiens! Ce que sa gueule est énorme! Il doit être cousin du crapaud sans doute. »
Ainsi parlaient-t-ils. Mais oh! Si c'eût été un vrai faucon qui n'était pas de nuit, ces petits oiseaux insignifiants se fussent cachés derrière les feuilles d'arbre, tremblant, pâlissant et croupissant, seulement à son nom. Mais le faucon de nuit n'était ni frère ni cousin du faucon à la vérité. En revanche, c'était un frère de ce beau martin-pêcheur et du colibri, ce bijou parmi les oiseaux. Le colibri mangeait le miel de fleur, le martin-pêcheur les poissons, et le faucon de nuit les petits insectes. Et vu que celui-ci n'avait ni d'ongles ni de bec aigus, même l'oiseau le plus faible ne pouvait avoir peur de lui.
Alors, il serait étrange qu'il avait eu le nom de faucon, mais c'était d'abord que ses ailes étaient tellement puissants que son allure faisait penser à la rapace quand il volait contre le vent, et ensuite que son cri aigu ressemblait quelque part au faucon tout de même. Il va sans dire que le faucon en était beaucoup ennuyé et embêté. Par conséquent, chaque fois qu'il voyait la tête du faucon de nuit, il lui répétait en colère « Change de nom tout de suite! ».
Un soir, le faucon vint enfin chez le faucon de nuit.
« Eh! Es-tu là? N'as-tu pas encore changé de nom? N'as-tu pas honte alors? Entre toi et moi, il n'y a pas de discussion pour nos personnages. Par exemple, je vole librement dans le ciel bleu. Toi, tune sors qu'aux jours gris et nuageux ou dans la nuit. Et puis, regarde mon bec et mes ongles. Et ensuite, compare-les bien avec les tiens. »
« Monsieur le Faucon, ce que vous dites est impossible. Ce n'est pas moi qui ai choisi mon nom. C'est Dieu qui me l'a donné. »
« Mais non! On peut dire que j'ai reçu le mien de Dieu, mais toi,tu l'empruntes de la nuit et de moi, pour ainsi dire. Rends-le-moi donc. »
« Monsieur, ce n'est pas possible. »
« Mais si! Je vais te donner un bon nom. Célestin. C'est un beau nom, n'est-ce pas? Et alors, pour que tu changes de nom, tu dois faire parade de ton nouveau nom. Tu comprends? Tu pends un panneau sous ton cou avec ce nom Célestin, et tu fais le tour de chez tous les voisins en déclarant « Je m'appelle désormais Célestin » avec une profonde inclination. »
« Je ne pourrai jamais faire ça. »
« Si. Tu peux le faire. Fais-le. Si tu ne l'auras pas fait avant le matin d'après-demain, je te tuerai avec mes serres de suite. N'oublie pas que je te tuerai. Je ferai le tour de toutes les maisons des oiseaux tôt le matin après-demain, et demanderai si tu seras bien passé. S'il y a un seul foyer où tu ne seras pas venu, ce sera la fin de ta vie. »
« Mais ce que vous dites est vraiment impossible. Je préfère mourir plutôt que de le faire. Tuez-moi maintenant. »
« Bah, tu vas y réfléchir après. Célestin n'est pas un nom aussi vilain que ça. »
Le faucon rentra à son nid en volant avec ses grands ailes pleinement ouverts.
Le faucon de nuit médita aux yeux fermés.
« Mais pourquoi suis-je autant détesté de tout le monde? On dirait que ma tête est tachetée de boue, et que mon bec est fendu. Mais je n'ai rien fait de mal de ma vie. Une fois qu'un bébé rossignol était tombé par terre, je l'ai aidé et ramené à son nid. Alors, la mère me l'a retiré comme si elle devait le récupérer d'un brigand. Et puis, elle s'est beaucoup moquée de moi. Et au surplus, ah! Cette fois-ci, je devrai m'appeler Célestin, et je dois pendre un panneau de mon cou. Quelle aventure pénible! »
Il faisait déjà assez sombre aux alentours. Le faucon de nuit s'envola de son nid. Le nuage brillait avec malice et descendait en bas. L'oiseau voltigea au ciel sans bruit à fleur de nuage.
Et puis, il ouvrit soudain sa bouche grande, tendit ses ailes tout droits, et traversa le ciel comme une flèche. De petits insectes entrèrent dans sa gorge les uns après les autres.
A peine que son corps toucha la terre, l'oiseau rebondit lestement vers le ciel. Déjà le nuage était gris, et le crépuscule brûlait rouges les montagnes de l'autre côté.
Il semble que le ciel soit coupé en deux, quand le faucon de nuit vole de toutes ses forces. Un scarabée pénétra dans sa bouche et se débattit beaucoup. L'oiseau de nuit l'avala aussitôt, mais crut sentir son dos légèrement frissonner en même temps.
Le nuage était déjà tout noir, un reflet rouge de crépuscule restait seulement à l'est, ce qui donnait une impression effroyable. En se sentant que sa gorge bouchée, l'oiseau remonta au ciel.
Encore un autre scarabée entra dans sa gorge. Et puis, l'insecte fit bouger ses élytres en grattant le passage. L'oiseau l'avala malgré tout, mais son cœur fit un bond pour lors, et il se mit à crier à haute voix. Il voltigea en pleurant et dessina des cercles dans le ciel.
« Ah! Les scarabées et beaucoup d'autres insectes sont tués par moi tous les soirs. Et moi qui suis seul, je serai tué par le faucon à mon tour. C'est tellement dur. Ah, que c'est dur, que c'est dur! Je vais mourir de faim, en m'abstenant de manger des insectes dorénavant. Non, le faucon va me tuer avant. Non, je vais m'en aller au-delà du ciel, loin et loin. »
Le feu de crépuscule coula et s'étendit comme une nappe d'eau, et il sembla que le nuage aussi brûlât rouge.
Le faucon de nuit vola tout droit chez son frère martin-pêcheur. Lebel oiseau qui venait de se réveiller regardait aussi l'incendie au loin. Et dit en voyant le faucon de nuit descendre.
« Bonsoir, frère. S'agit-il d'une urgence? »
« Non, je vais partir au loin prochainement, donc je suis venu te voir avant le départ. »
« Frère, ne pars pas. Le colibri même habite aussi loin, je serai tout seul. »
« Mais bon. Je n'y peux rien faire. Ne dis plus rien aujourd'hui. Et toi, ne pêche plus de poissons inutilement, sauf en cas vraiment nécessaire. C'est bon? Adieu. »
« Frère, qu'est-ce que tu as? Attends un peu. »
« Non, ça ne change rien si je reste. Dis bonjour au colibri. Adieu. Je ne vous reverrai plus. Adieu. »
Le faucon de nuit rentra chez lui en pleurant. La nuit courte d'été touchait sa fin.
Les feuilles de fougères tremblèrent bleues et froides en aspirant la rosée matinale. Le faucon de nuit cria aigu à plusieurs reprises. Et il rangea bien tout son nid, arrangea bien les ailes et les poils de tout son corps, et s'envola de son nid à nouveau.
Le brouillard se dissipa, et le soleil se leva à l'est en même temps. En supportant l'éblouissement qui lui donnerait un vertige, le faucon de nuit vola comme une flèche dans cette direction.
« Soleil, Soleil. Emmenez-moi chez vous. Je ne me plaindrai pas si je dois mourir consumé par le feu. Même le corps aussi laid que le mien émettra un petit rayon quand il brûle. Emmenez-moi s'il vous plaît. »
Quoiqu'il avancât, le soleil ne s'approcha pas. En revanche, il dit tout en s'éloignant, de plus en plus petit.
« Toi, tu dois être le faucon de nuit. En effet, tu dois souffrir beaucoup. Tu voleras en l'air ce soir, et demanderas à l'étoile. Car tu n'es pas un oiseau de jour. »
L'oiseau crut saluer une fois, mais il tomba enfin sur l'herbe de champ, soudain pris par un vertige. Et on dirait qu'il rêvait. Il croyait que son corps s'élevait loin entre les étoiles rouges et jaunes, qu'il était emporté par le vent, ou que le faucon venait de l'attraper.
Quelque chose de froid tomba sur le visage. Il ouvrit ses yeux. Une goutte de rosée tomba d'une feuille d'un jeune roseau. Il faisait déjà pleine nuit, le ciel était bleu sombre, et les étoiles scintillaient dans tout le ciel. L'oiseau s'envola en l'air. Ce soir aussi, le feu de crépuscule était tout rouge. Le faucon de nuit voltigea dans la lueur de cette flamme et la lumière froide des étoiles. Et puis, il fit encore un tour. Et il osa crier vers le bel Orion au ciel de l'ouest, en volant tout droit.
« Étoile. Étoile pâle de l'ouest. Emmenez-moi chez vous. Je ne me plaindrai pas si je dois mourir consumé par le feu. »
L'Orion continua à chanter la chanson brave et ne s'occupa pas du tout de l'oiseau. Le faucon de nuit faillit pleurer, tomba sans forces, s'arrêta à peine, et voltigea à nouveau. Et ensuite, il cria en volant tout droit vers le Grand Chien au sud.
« Étoile. Étoile bleue du sud. Emmenez-moi chez vous. Je ne me plaindrai pas si je dois mourir consumé par le feu. »
Le Grand Chien dit en scintillant bleu, violet et jaune, beau et rapide.
« Ne dis pas de bêtise. A quoi est-ce que tu mérites? Tu n'es qu'un oiseau. Il te faut des milliards et des milliards d'années pour que tes ailes t'amènent jusqu'ici. » Et il tourna sa tête dans une autre direction.
L'oiseau de nuit fut déçu, tomba sans forces, et puis fit deux tours en voltigeant. Et puis, il osa crier à nouveau en volant tout droit vers le Grand Ours au nord.
« Étoile bleue du nord, emmenez-moi chez vous s'il vous plaît. »
« Arrête ta pensée inutile. Rafraîchis un peu ta tête. Dans ce cas-là, il serait mieux de plonger dans la mer où flottent des icebergs, ou bien s'il n'y a pas de mer près de toi, dans un verre avec des glaçons. »
Le faucon de nuit fut déçu, tomba sans forces, et puis fit quatre tours en voltigeant. Et à nouveau, il cria à l'Aigle qui venait de se lever à l'est, à l'autre rive de la voie lactée.
« Étoile blanche de l'est, emmenez-moi chez vous. Je ne me plaindrai pas si je dois mourir consumé par le feu. »
L'Aigle dit avec l'air orgueilleux.
« Mais non, mais non, c'est hors question. Tu dois avoir un certain statut pour que tu sois une étoile. Et il te faut tant d'argent également. »
Le faucon de nuit fut complètement épuisé, fermant ses ailes, il tomba vers la terre. Et là où ses faibles pattes touchaient la terre juste à un pied près, il sauta soudain en l'air comme une fusée. Il arriva au plein milieu du ciel, hérissa ses poils avec frisson comme si l'aigle attaquait un ours.
Et puis, il cria haut et fort à plusieurs reprises. On aurait ditl a voix d'un vrai faucon. Intrigués, d'autres oiseaux qui dormaient dans le champ et le bois se réveillèrent tous, et regardèrent le ciel étoilé tout en frissonnant.
Le faucon de nuit monta et monta tout droit dans le ciel. Déjà, le feu de crépuscule ne fut que la taille d'un mégot de cigarette. Le faucon de nuit monta et monta.
Le souffle se gela blanc de froid dans la poitrine. Comme l'air futsubtil, il fallut bouger les ailes aussi rapidement que possible.
La taille des étoiles ne changea néanmoins nullement depuis tout à l'heure. Le souffle qu'il respirait était comme un soufflet. Le froid et la gelée piquent l'oiseau de nuit comme un poignard. Il eut ses ailes complètement paralysés. Et leva ses yeux pour regarder le ciel encore une fois. Voilà. Ce fut la fin du faucon de nuit. Il ne savait plus s'il tombait ou montait, s'il regardait en bas ou en haut. Mais son cœur était en paix, et bien que son grand bec ensanglanté se tordît de travers, il souriait légèrement en effet.
L'oiseau ouvrit grands ses yeux dans un moment. Et il vit son corps brûler calmement, maintenant comme une belle lumière bleue, telle la lueur phosphorescente.
Juste à côté, la Cassiopée. La lumière pâle de la voie lactée était derrière lui.
Et l'étoile du faucon de nuit continua à brûler. Il continuait à brûler à jamais et pour toujours.
Elle brûle encore aujourd'hui.
L'étoile du faucon de nuit
Le faucon de nuit est un oiseau franchement laid.
Son visage est tacheté çà et là comme si on y mettait de la boue, et son bec plat est fendu jusqu'aux oreilles.
Ses pattes sont trop faibles pour qu'il marche deux mètres.
C'était à tel point que les autres oiseaux étaient dégoûtés à la seule vue de sa tête.
Par exemple, l'alouette n'est pas un oiseau tellement beau non plus, mais comme elle se croyait beaucoup supérieure à l'engoulevent, elle tournait la tête contre lui avec ses yeux doucement fermés, à l'air bien ennuyé, quand elle le rencontrait au soir. Les oiselets bavards plus petits qu'elle médisaient de lui en sa présence.
« Eh! Le revoilà. Regardez cette apparence. Il est vraiment la honte de tous les oiseaux. »
« Tiens! Ce que sa gueule est énorme! Il doit être cousin du crapaud sans doute. »
Ainsi parlaient-t-ils. Mais oh! Si c'eût été un vrai faucon qui n'était pas de nuit, ces petits oiseaux insignifiants se fussent cachés derrière les feuilles d'arbre, tremblant, pâlissant et croupissant, seulement à son nom. Mais le faucon de nuit n'était ni frère ni cousin du faucon à la vérité. En revanche, c'était un frère de ce beau martin-pêcheur et du colibri, ce bijou parmi les oiseaux. Le colibri mangeait le miel de fleur, le martin-pêcheur les poissons, et le faucon de nuit les petits insectes. Et vu que celui-ci n'avait ni d'ongles ni de bec aigus, même l'oiseau le plus faible ne pouvait avoir peur de lui.
Alors, il serait étrange qu'il avait eu le nom de faucon, mais c'était d'abord que ses ailes étaient tellement puissants que son allure faisait penser à la rapace quand il volait contre le vent, et ensuite que son cri aigu ressemblait quelque part au faucon tout de même. Il va sans dire que le faucon en était beaucoup ennuyé et embêté. Par conséquent, chaque fois qu'il voyait la tête du faucon de nuit, il lui répétait en colère « Change de nom tout de suite! ».
Un soir, le faucon vint enfin chez le faucon de nuit.
« Eh! Es-tu là? N'as-tu pas encore changé de nom? N'as-tu pas honte alors? Entre toi et moi, il n'y a pas de discussion pour nos personnages. Par exemple, je vole librement dans le ciel bleu. Toi, tune sors qu'aux jours gris et nuageux ou dans la nuit. Et puis, regarde mon bec et mes ongles. Et ensuite, compare-les bien avec les tiens. »
« Monsieur le Faucon, ce que vous dites est impossible. Ce n'est pas moi qui ai choisi mon nom. C'est Dieu qui me l'a donné. »
« Mais non! On peut dire que j'ai reçu le mien de Dieu, mais toi,tu l'empruntes de la nuit et de moi, pour ainsi dire. Rends-le-moi donc. »
« Monsieur, ce n'est pas possible. »
« Mais si! Je vais te donner un bon nom. Célestin. C'est un beau nom, n'est-ce pas? Et alors, pour que tu changes de nom, tu dois faire parade de ton nouveau nom. Tu comprends? Tu pends un panneau sous ton cou avec ce nom Célestin, et tu fais le tour de chez tous les voisins en déclarant « Je m'appelle désormais Célestin » avec une profonde inclination. »
« Je ne pourrai jamais faire ça. »
« Si. Tu peux le faire. Fais-le. Si tu ne l'auras pas fait avant le matin d'après-demain, je te tuerai avec mes serres de suite. N'oublie pas que je te tuerai. Je ferai le tour de toutes les maisons des oiseaux tôt le matin après-demain, et demanderai si tu seras bien passé. S'il y a un seul foyer où tu ne seras pas venu, ce sera la fin de ta vie. »
« Mais ce que vous dites est vraiment impossible. Je préfère mourir plutôt que de le faire. Tuez-moi maintenant. »
« Bah, tu vas y réfléchir après. Célestin n'est pas un nom aussi vilain que ça. »
Le faucon rentra à son nid en volant avec ses grands ailes pleinement ouverts.
Le faucon de nuit médita aux yeux fermés.
« Mais pourquoi suis-je autant détesté de tout le monde? On dirait que ma tête est tachetée de boue, et que mon bec est fendu. Mais je n'ai rien fait de mal de ma vie. Une fois qu'un bébé rossignol était tombé par terre, je l'ai aidé et ramené à son nid. Alors, la mère me l'a retiré comme si elle devait le récupérer d'un brigand. Et puis, elle s'est beaucoup moquée de moi. Et au surplus, ah! Cette fois-ci, je devrai m'appeler Célestin, et je dois pendre un panneau de mon cou. Quelle aventure pénible! »
Il faisait déjà assez sombre aux alentours. Le faucon de nuit s'envola de son nid. Le nuage brillait avec malice et descendait en bas. L'oiseau voltigea au ciel sans bruit à fleur de nuage.
Et puis, il ouvrit soudain sa bouche grande, tendit ses ailes tout droits, et traversa le ciel comme une flèche. De petits insectes entrèrent dans sa gorge les uns après les autres.
A peine que son corps toucha la terre, l'oiseau rebondit lestement vers le ciel. Déjà le nuage était gris, et le crépuscule brûlait rouges les montagnes de l'autre côté.
Il semble que le ciel soit coupé en deux, quand le faucon de nuit vole de toutes ses forces. Un scarabée pénétra dans sa bouche et se débattit beaucoup. L'oiseau de nuit l'avala aussitôt, mais crut sentir son dos légèrement frissonner en même temps.
Le nuage était déjà tout noir, un reflet rouge de crépuscule restait seulement à l'est, ce qui donnait une impression effroyable. En se sentant que sa gorge bouchée, l'oiseau remonta au ciel.
Encore un autre scarabée entra dans sa gorge. Et puis, l'insecte fit bouger ses élytres en grattant le passage. L'oiseau l'avala malgré tout, mais son cœur fit un bond pour lors, et il se mit à crier à haute voix. Il voltigea en pleurant et dessina des cercles dans le ciel.
« Ah! Les scarabées et beaucoup d'autres insectes sont tués par moi tous les soirs. Et moi qui suis seul, je serai tué par le faucon à mon tour. C'est tellement dur. Ah, que c'est dur, que c'est dur! Je vais mourir de faim, en m'abstenant de manger des insectes dorénavant. Non, le faucon va me tuer avant. Non, je vais m'en aller au-delà du ciel, loin et loin. »
Le feu de crépuscule coula et s'étendit comme une nappe d'eau, et il sembla que le nuage aussi brûlât rouge.
Le faucon de nuit vola tout droit chez son frère martin-pêcheur. Lebel oiseau qui venait de se réveiller regardait aussi l'incendie au loin. Et dit en voyant le faucon de nuit descendre.
« Bonsoir, frère. S'agit-il d'une urgence? »
« Non, je vais partir au loin prochainement, donc je suis venu te voir avant le départ. »
« Frère, ne pars pas. Le colibri même habite aussi loin, je serai tout seul. »
« Mais bon. Je n'y peux rien faire. Ne dis plus rien aujourd'hui. Et toi, ne pêche plus de poissons inutilement, sauf en cas vraiment nécessaire. C'est bon? Adieu. »
« Frère, qu'est-ce que tu as? Attends un peu. »
« Non, ça ne change rien si je reste. Dis bonjour au colibri. Adieu. Je ne vous reverrai plus. Adieu. »
Le faucon de nuit rentra chez lui en pleurant. La nuit courte d'été touchait sa fin.
Les feuilles de fougères tremblèrent bleues et froides en aspirant la rosée matinale. Le faucon de nuit cria aigu à plusieurs reprises. Et il rangea bien tout son nid, arrangea bien les ailes et les poils de tout son corps, et s'envola de son nid à nouveau.
Le brouillard se dissipa, et le soleil se leva à l'est en même temps. En supportant l'éblouissement qui lui donnerait un vertige, le faucon de nuit vola comme une flèche dans cette direction.
« Soleil, Soleil. Emmenez-moi chez vous. Je ne me plaindrai pas si je dois mourir consumé par le feu. Même le corps aussi laid que le mien émettra un petit rayon quand il brûle. Emmenez-moi s'il vous plaît. »
Quoiqu'il avancât, le soleil ne s'approcha pas. En revanche, il dit tout en s'éloignant, de plus en plus petit.
« Toi, tu dois être le faucon de nuit. En effet, tu dois souffrir beaucoup. Tu voleras en l'air ce soir, et demanderas à l'étoile. Car tu n'es pas un oiseau de jour. »
L'oiseau crut saluer une fois, mais il tomba enfin sur l'herbe de champ, soudain pris par un vertige. Et on dirait qu'il rêvait. Il croyait que son corps s'élevait loin entre les étoiles rouges et jaunes, qu'il était emporté par le vent, ou que le faucon venait de l'attraper.
Quelque chose de froid tomba sur le visage. Il ouvrit ses yeux. Une goutte de rosée tomba d'une feuille d'un jeune roseau. Il faisait déjà pleine nuit, le ciel était bleu sombre, et les étoiles scintillaient dans tout le ciel. L'oiseau s'envola en l'air. Ce soir aussi, le feu de crépuscule était tout rouge. Le faucon de nuit voltigea dans la lueur de cette flamme et la lumière froide des étoiles. Et puis, il fit encore un tour. Et il osa crier vers le bel Orion au ciel de l'ouest, en volant tout droit.
« Étoile. Étoile pâle de l'ouest. Emmenez-moi chez vous. Je ne me plaindrai pas si je dois mourir consumé par le feu. »
L'Orion continua à chanter la chanson brave et ne s'occupa pas du tout de l'oiseau. Le faucon de nuit faillit pleurer, tomba sans forces, s'arrêta à peine, et voltigea à nouveau. Et ensuite, il cria en volant tout droit vers le Grand Chien au sud.
« Étoile. Étoile bleue du sud. Emmenez-moi chez vous. Je ne me plaindrai pas si je dois mourir consumé par le feu. »
Le Grand Chien dit en scintillant bleu, violet et jaune, beau et rapide.
« Ne dis pas de bêtise. A quoi est-ce que tu mérites? Tu n'es qu'un oiseau. Il te faut des milliards et des milliards d'années pour que tes ailes t'amènent jusqu'ici. » Et il tourna sa tête dans une autre direction.
L'oiseau de nuit fut déçu, tomba sans forces, et puis fit deux tours en voltigeant. Et puis, il osa crier à nouveau en volant tout droit vers le Grand Ours au nord.
« Étoile bleue du nord, emmenez-moi chez vous s'il vous plaît. »
« Arrête ta pensée inutile. Rafraîchis un peu ta tête. Dans ce cas-là, il serait mieux de plonger dans la mer où flottent des icebergs, ou bien s'il n'y a pas de mer près de toi, dans un verre avec des glaçons. »
Le faucon de nuit fut déçu, tomba sans forces, et puis fit quatre tours en voltigeant. Et à nouveau, il cria à l'Aigle qui venait de se lever à l'est, à l'autre rive de la voie lactée.
« Étoile blanche de l'est, emmenez-moi chez vous. Je ne me plaindrai pas si je dois mourir consumé par le feu. »
L'Aigle dit avec l'air orgueilleux.
« Mais non, mais non, c'est hors question. Tu dois avoir un certain statut pour que tu sois une étoile. Et il te faut tant d'argent également. »
Le faucon de nuit fut complètement épuisé, fermant ses ailes, il tomba vers la terre. Et là où ses faibles pattes touchaient la terre juste à un pied près, il sauta soudain en l'air comme une fusée. Il arriva au plein milieu du ciel, hérissa ses poils avec frisson comme si l'aigle attaquait un ours.
Et puis, il cria haut et fort à plusieurs reprises. On aurait ditl a voix d'un vrai faucon. Intrigués, d'autres oiseaux qui dormaient dans le champ et le bois se réveillèrent tous, et regardèrent le ciel étoilé tout en frissonnant.
Le faucon de nuit monta et monta tout droit dans le ciel. Déjà, le feu de crépuscule ne fut que la taille d'un mégot de cigarette. Le faucon de nuit monta et monta.
Le souffle se gela blanc de froid dans la poitrine. Comme l'air futsubtil, il fallut bouger les ailes aussi rapidement que possible.
La taille des étoiles ne changea néanmoins nullement depuis tout à l'heure. Le souffle qu'il respirait était comme un soufflet. Le froid et la gelée piquent l'oiseau de nuit comme un poignard. Il eut ses ailes complètement paralysés. Et leva ses yeux pour regarder le ciel encore une fois. Voilà. Ce fut la fin du faucon de nuit. Il ne savait plus s'il tombait ou montait, s'il regardait en bas ou en haut. Mais son cœur était en paix, et bien que son grand bec ensanglanté se tordît de travers, il souriait légèrement en effet.
L'oiseau ouvrit grands ses yeux dans un moment. Et il vit son corps brûler calmement, maintenant comme une belle lumière bleue, telle la lueur phosphorescente.
Juste à côté, la Cassiopée. La lumière pâle de la voie lactée était derrière lui.
Et l'étoile du faucon de nuit continua à brûler. Il continuait à brûler à jamais et pour toujours.
Elle brûle encore aujourd'hui.
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