Je crois que ce sont des musiciens amateurs, mais leur interprétation est très bien. Le titre de la chanson est 'Yosaré-bushi'. 'Fushi (bushi)' veut dire l'air, la mélodie. Ce 'bushi', altération phonétique de fushi (plus précisément de pushi en ancien japonais), n'a rien à voire avec le guerrier.
'Jongara-bushi' est l'air le plus connu de ma région de Tsugaru (ancien nom d'Aomori). Le sens des mots yosaré et jongara m'est inconnu. La chanteuse (ISHIKAWA Sayuri) est très connue, mais ce n'est pas une chanteuse du min'yô (chant traditionnel et populaire, souvent de labeur). Son interprétation n'est pas sublime, mais largement passable. (C'est une bonne chanteuse dans un autre registre.)
L'enregistement doit dater des années 80. Ce chanteur ITO Takio est un innovateur du genre, qui fait un mélange du min'yô avec le jazz, mais malheureusement son aventure reste plus ou moins orpheline. La chanson s'appelle 'Sôran-bushi' (chanson de pêcheurs d'Hokkaïdô). Une fois de plus, je ne connais pas la signification du mot Sôran. Je ai vu ce chanteur en scène le mois dernier.
Et voici son image récente, un peu tristounette à vrai dire, mais la musique est excellente. Le titre du morceau est 'Akita ondo'. Akita est une région à côté d'Aomori que j'habite. Si 'fushi (bushi)' veut dire plutôt la mélodie, 'ondo' est la musique pour danse.
Et ceci est une version traditionnelle (et touristique). Dans les années 80, pas mal de Japonais ont pensé à Akita ondo en découvrant le rap...
A l'ère Meiji, le gouvernement a fait censurer la parole de ces chansons. Il pensait que le texte vulgaire, voire obscène, pour ainsi dire 'gaulois', devait choquer les Occidentaux. Donc, la parole actuelle, qui n'est que touristique, ne veut presque plus rien dire. Les mots originaux, transmis par la tradition orale, sont difficiles à reconstituer. Et même maintenant, quand ces musiciens donnent le concert en France, ils présentent souvent la version 'sophistiquée' pour le public occidental. (Cliquez ici pour voir un exemple.) Je me demande pourquoi. La France est un objet de fantasme pour les Japonais, qui n'ont jamais entendu parler des gauloiseries.
J'ai entendu à la radio André Manoukian dire que le français est la langue la moins appropriée à la musique au monde avec le japonais. Je crois qu'il a seulement répété ce qu'il avait entendu ailleurs, mais je suis sûr qu'il n'a jamais écouté le min'yô. Comme il ne peut avoir la merde dans ses oreilles, il doit savoir apprécier cette musique.
もしもし Mosi mosi (moshi moshi) Allô
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Un collègue algérien m'a raconté cette histoire.
Un Algérien a été nouvellement embauché par notre bureau japonais. Il avait
souvent entendu les Japonais d...
Il y a 15 ans
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