Depuis la tuerie dans la rue de Tôkyô du mois dernier qui a fait huit morts, la police surveille la Toile pour arrêter les individus qui y annoncent un meurtre. Mais qu'est-ce qu'ils font en réalité? Ils arrêtent tout bonnement les personnes qui s'amusent à faire des calembours à la japonaise!
D'abord, un adolescent a été arrêté parce qu'il avait écrit qu'il allait "jetuer" indifféremment des hommes dans la gare de Nagoya le lendemain. On ne sait pas bien traduire ce calembour idéographique. Le caractère chinois pour "tuer" est 殺. Ce garçon a utilisé un autre kanji 投, qui veut dire "jeter". Si votre encodage est bon, vous pouvez voir que la partie droite des deux caractères est la même chose (殳). Il a inscrit "投します", ce kanji "jeter" suivi des caractères phonétiques, ce qui ne veut rien dire (ça fait penser à "jeter" plutôt qu'à "tuer"). Mais si on remplace l'idéogramme par 殺, cela veut dire "je vais tuer". Si j'étais un flic, je croirais que c'est une plaisanterie. Mais le commissariat de Nagoya a mobilisé une soixantaine de policiers à la gare de Nagoya pour prévenir un massacre. Bien sûr que la tuerie n'a pas eu lieu, et c'est la police d'analyser l'adresse IP de l'ordinateur qui avait fait cette annonce drôle. On a arrêté le garçon pour avoir entravé le travail des officiers.
Et puis, un homme s'est amusé à écrire une annonce "Je vais tuer n'importe qui demain à la gare d'Uéno de la ligne Saïkyô". Le problème est que la ligne de Saïkyô est bien une ligne de banlieues de Tôkyô, mais elle ne passe pas à Uéno. Il a été arrêté, parce que la police n'a pas compris la plaisanterie.
Et enfin, un autre garçon a dit sur Internet qu'il allait tuer des poissons dans une école élémentaire, tout en précisant la date de l'exécution et le nom de l'école. Ce poisson est appelé "koonago". Les Japonais d'antan avaient un certain raffinement pour attribuer parfois des idéogrammes aux mots indifféremment au sens, mais plutôt phonétiquement. Pour ce petit poisson "koonago", ils ont choisi les caractères chinois qui voudraient dire "petites filles" (小女子). Les trois kanji signifient respectivement "petit", "fille" et "enfant". Je ne nie pas que ce mot fait penser aux petites écolières au premier regard, mais il ne signifie que ce petit poisson quand on le considère avec sang-froid. Mais bon, la police a mobilisé encore une fois beaucoup de flics pour surveiller l'école (les vraies petites filles auraient dû avoir peur!), et on a arrêté cet individu parce que son humour était abscons.
Toute la leçon qu'on peut tirer de ces histoires est ainsi: "Et les rigolos! Vous ne devez pas préciser date et lieu dans votre annonce humoristique!" C'est tout en effet. Tout ça n'a rien à voir avec la prévention des crimes. Les autorités veulent seulement punir les internautes, a priori méchants et pervers selon elles...
D'abord, un adolescent a été arrêté parce qu'il avait écrit qu'il allait "jetuer" indifféremment des hommes dans la gare de Nagoya le lendemain. On ne sait pas bien traduire ce calembour idéographique. Le caractère chinois pour "tuer" est 殺. Ce garçon a utilisé un autre kanji 投, qui veut dire "jeter". Si votre encodage est bon, vous pouvez voir que la partie droite des deux caractères est la même chose (殳). Il a inscrit "投します", ce kanji "jeter" suivi des caractères phonétiques, ce qui ne veut rien dire (ça fait penser à "jeter" plutôt qu'à "tuer"). Mais si on remplace l'idéogramme par 殺, cela veut dire "je vais tuer". Si j'étais un flic, je croirais que c'est une plaisanterie. Mais le commissariat de Nagoya a mobilisé une soixantaine de policiers à la gare de Nagoya pour prévenir un massacre. Bien sûr que la tuerie n'a pas eu lieu, et c'est la police d'analyser l'adresse IP de l'ordinateur qui avait fait cette annonce drôle. On a arrêté le garçon pour avoir entravé le travail des officiers.
Et puis, un homme s'est amusé à écrire une annonce "Je vais tuer n'importe qui demain à la gare d'Uéno de la ligne Saïkyô". Le problème est que la ligne de Saïkyô est bien une ligne de banlieues de Tôkyô, mais elle ne passe pas à Uéno. Il a été arrêté, parce que la police n'a pas compris la plaisanterie.
Et enfin, un autre garçon a dit sur Internet qu'il allait tuer des poissons dans une école élémentaire, tout en précisant la date de l'exécution et le nom de l'école. Ce poisson est appelé "koonago". Les Japonais d'antan avaient un certain raffinement pour attribuer parfois des idéogrammes aux mots indifféremment au sens, mais plutôt phonétiquement. Pour ce petit poisson "koonago", ils ont choisi les caractères chinois qui voudraient dire "petites filles" (小女子). Les trois kanji signifient respectivement "petit", "fille" et "enfant". Je ne nie pas que ce mot fait penser aux petites écolières au premier regard, mais il ne signifie que ce petit poisson quand on le considère avec sang-froid. Mais bon, la police a mobilisé encore une fois beaucoup de flics pour surveiller l'école (les vraies petites filles auraient dû avoir peur!), et on a arrêté cet individu parce que son humour était abscons.
Toute la leçon qu'on peut tirer de ces histoires est ainsi: "Et les rigolos! Vous ne devez pas préciser date et lieu dans votre annonce humoristique!" C'est tout en effet. Tout ça n'a rien à voir avec la prévention des crimes. Les autorités veulent seulement punir les internautes, a priori méchants et pervers selon elles...
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