vendredi 7 novembre 2008

Histoire d'un virtuose (nouvelle de NAKAJIMA Atsushi)

    NAKAJIMA Atsushi (1909-1942) est un romancier japonais, qui était doué pour la réécriture des contes anciens de l'Orient. On connaît d'autres écrivains qui sont connus pour avoir tenté le même genre, AKUTAGAWA Ryûnosuké (1892-1927) et DAZAÏ Osamu (1909-1948), par exemple. Mais différemment d'Akutagawa moraliste et Dazaï humoriste, la modernisation de Nakajima fait plutôt penser aux nouvelles intellectuelles de Borges et de Michel Tournier. Je pense qu'il aurait pu être un Borges japonais s'il n'était pas mort aussi tôt (à cause d'asthme). Je ne sais si je suis le seul à l'imaginer. C'est un écrivain que les Japonais apprennent au lycée, mais curieusement inconnu à l'étranger. Toujours moins connu qu'Akutagawa et Dazaï même au Japon, je suis néanmoins sûr que Nakajima est le meilleur du genre. Ma traduction ne reflète nullement l'élégance de son style (très pince-sans rire pour cette nouvelle).
    L'Histoire d'un virtuose est une fable dont la moralité est très difficile à trouver. Je ne la saisis toujours pas. Le manuel scolaire préfère d'autres œuvres plus faciles à comprendre, mais je pense que celle-ci est la meilleure.
    Comme la nouvelle est fondée sur une histoire chinoise, j'ai transcrit les noms de lieux et de personnages à la façon chinoise.



Histoire d'un virtuose (nouvelle de NAKAJIMA Atsushi) (1942)

    Un dénommé Jichang résidant à Handan, la capitale du Zhao, prit la décision de devenir le meilleur tireur d'arc du monde. Au bout de recherche d'une personne qui fût digne d'être son maître, il ne put imaginer qu'il y aurait un autre homme qui émulât le champion Feiwei pour le tir à l'arc présentement. On disait que c'était un virtuose qui ne manquait jamais à transpercer une feuille de saule pleureur à la distance de cent pas. Jichang fit un long voyage pour lui rendre la visite et frappa à sa porte.
    Feiwei ordonna à son nouveau disciple d'apprendre premièrement à ne pas cligner des yeux. Jichang rentra chez lui, se mit en dessous du métier à tisser de sa femme, et se coucha sur le dos. Son idée était de regarder fixement sans clignement les battements rapides de pieds sur les pédales, à fleur de ses yeux. Son épouse fut très surprise, ignorant la raison. Elle lui dit qu'il lui était déjà gênant que son attitude ridicule fût regardée par son mari de l'angle bizarre. Il gronda sa femme qui rechignait, et la força à continuer de tisser. Jour après jour, il multiplia l'exercice pour ne pas cligner dans cette position risible. C'est dans deux ans qu'il ne battit plus jamais ses paupières, même si les pédales qui bougeaient sans cesse frôlaient les cils. Il sortit enfin du dessous du métier. Il était déjà à tel point qu'il ne clignait plus même si une pointe aiguë de poinçon allait piquer ses yeux. Si des flammèches se jetèrent dans ses yeux à l'improviste, ou qu'une colonne de cendres apparût soudain devant lui, il ne clignota jamais. Ses paupières avaient déjà complètement oublié l'emploi de leurs muscles pour les fermer, et ses yeux restèrent très grands ouverts même quand il était dans le sommeil profond. Enfin, au moment où une petite araignée tissa une toile entre ses deux cils, il eut finalement confiance en soi, et annonça cette nouvelle à son maître Feiwei.
    Après l'avoir l'entendu, celui-ci lui dit : « Ce n'est pas suffisant pour t'enseigner le tir, seulement parce que tu ne clignes plus des yeux. Prochainement, apprends à regarder. Lorsque ta façon de regarder sera mûre, par laquelle tu vois le petit comme le grand, et que tu vois le minuscule comme l'énorme, tu pourras revenir me l'annoncer. »
    Jichang retourna chez lui à nouveau, trouva un pou d'un point de couture de son maillot, et le lia à son cheveu. Ainsi, il le pendit à la fenêtre donnant sur le sud, et il décida de passer le temps en le regardant toute la journée. Il contempla le pou pendu à la fenêtre tous les jours. Au début, ce n'était qu'un pou bien sûr. Il resta un pou dans deux ou trois jours. Mais après une dizaine de jours, il lui semblait que ses yeux le voyaient vaguement juste un petit peu plus grand, on ne sait si c'était à cause de son imagination. À la fin du troisième mois, le pou eut la taille d'un vers à soie sans nul doute à ses yeux. Le paysage derrière la fenêtre avec la bestiole pendue changea au fur et à mesure. Le jour du printemps qui brillait doucement se transforma en soleil d'été féroce sans qu'on s'en aperçût. À peine que les oies sauvages eurent traversé le haut du ciel transparent d'automne, déjà la neige fondue tomba de la voûte grise et glaçante. Jichang continua à regarder avec patience le petit insecte, phtiraptera, prurigineux, pendu au bout du cheveu. Déjà trois ans coulèrent à mesure que le pou était substitué des dizaines de fois. Un jour il s'aperçut soudain que ses yeux voyait la bestiole à la taille d'un cheval. Le mot « ça y est ! » s'échappa de sa bouche, et il sortit de la maison. Il ne pouvait croire à ses yeux. L'homme était une grande tour. Le cheval était une montagne. Le cochon ressemblait à une colline, et le coq un château. Jichang, transporté de joie, rentra chez lui, refit face au pou de la fenêtre, encocha une flèche de l'armoise du nord à l'arc fait de la corne du Yan et la tira ; la flèche transperça bien précisément le cœur du pou, et le cheveu qui le liait ne fut même pas coupé.
    Jichang se rendit chez son maître pour lui annoncer la nouvelle. Feiwei battit ses pieds et sa poitrine, et le complimenta pour la première fois en lui disant « Bravo ! ». Et il commença immédiatement à apprendre à Jichang tous les arcanes du tir à l'arc.
    Profitant des cinq ans passés pour l'exercice des yeux de base, la technique de Jichang fit des progrès étonnamment rapides.
    Au dixième jour après le début de la transmission de secrets, Jichang essaya de tirer sur les feuilles de saule pleureur à la distance de cent pas, et il ne manqua jamais à en transpercer une. Au vingtième jour, il tira avec un arc puissant, une coupe pleine d'eau sur son coude droit. Non seulement il n'y eut aucune déviation pour la cible, mais l'eau dans la coupe ne bougea point. Après un mois d'entraînement, il tenta un tir rapide avec cent flèches. La première atteignit le but, et la deuxième qui la suivit s'enfonça dans le fût de la première sans faille, et puis la pointe de la troisième pénétra aussitôt fermement dans la hampe de la deuxième. Flèche pour flèche, tir pour tir, comme le fer de la suivante s'enfonça toujours dans le fût de la précédente, les flèches ne tombèrent jamais par terre. En un moment, cent flèches s'enchaînèrent comme une seule flèche, et il sembla que le dernier fût qui continuât du but d'un trait droit touchât encore la corde. Même Feiwei, le maître qui le regardait à côté de lui se dit « Parfait ! » malgré lui.
    Deux mois après le début, Jichang, ayant querelle avec sa femme, voulut la menacer, encocha une flèche de Wuhao à l'arc de Qi et Wei, tendit la corde et tira sur ses yeux. La flèche coupa trois cils et s'envola au diable, mais la femme visée ne s'aperçut de rien, et continua à jurer contre lui sans cligner des yeux. Peut-être la vitesse de flèche et l'exactitude de visée par son art sublime atteignirent-elles ce niveau.



    N'ayant plus rien à apprendre de son maître, Jichang eut soudainement une mauvaise pensée un jour.
    Il réfléchit alors tout seul pour arriver à cette conclusion : « Maintenant il n'y a plus que mon maître Feiwei qui puisse être mon adversaire pour le tir à l'arc. Afin que je sois le premier virtuose du monde, il faut l'éliminer à tout prix. » Pendant qu'il cherchait l'occasion à son insu, il rencontra Feiwei qui approchait tout seul à pied du loin, par hasard dans le champ un jour. Aussitôt que  Jichang, déterminé sur-le-champ, visa en saisissant une flèche, Feiwei, sentant le danger non moins rapidement, répondit avec son arc. Les deux tiraient l'un sur l'autre, et les flèches se heurtèrent chaque fois à mi-chemin, et tombèrent par terre. C'est probablement parce que leurs arts étaient l'un et l'autre du registre divin, que les traits tombés ne provoquèrent pas la moindre poussière. Or, lorsque les flèches de Feiwei furent épuisées, il restait à Jichang encore une dernière. Dès qu'il l'eut tirée avec l'entrain triomphant, l'autre coupa la branche d'une rose sauvage d'à côté, et abattit fort la pointe avec le bout de l'épine. Un remords moral, qui n'aurait jamais vu le jour s'il avait réussi, jaillit soudain à ce moment dans le cœur de Jichang, qui comprit que son espérance désespérée ne se réalisât pas enfin. Quant à Feiwei, le soulagement pour avoir pu sortir du danger et l'amour-propre pour son propre art firent oublier complètement la haine pour son ennemi. Ils accoururent l'un à l'autre, s'embrassèrent dans le champ, et les belles larmes d'amour maître-disciple ne s'épuisèrent pas pendant un moment. (Il est hors propos de considérer cette affaire avec les mœurs d'aujourd'hui. Quand le seigneur Huangong du Qi, connu pour sa gastronomie, demanda à goûter une rareté qu'il n'avait jamais mangée, son chef cuisinier Yiya lui servit son propre fils cuit à la vapeur. Garçon à seize ans, le premier empereur du Qin, malmena la favorite de son père trois fois dans la nuit du décès de celui-ci. Toutes ces histoires datent d'une telle époque.)
    Même s'enlaçant l'un l'autre en larmes, Feiwei qui croyait que ce disciple était très susceptible de reprendre cette intrigue, pensa qu'il n'y avait pas mieux que de détourner sa pensée en lui donnant un nouveau but. Il dit à cet élève dangereux. « Je t'ai transmis tout ce que je pouvais t'apprendre. Si tu veux sublimer davantage les arcanes de cet art, va à l'ouest gravir la route escarpée des Taihang, jusqu'au sommet du mont Huoshan. Là doit se trouver le maître Ganying, le génie de cet art, tout exceptionnel dans ce bas monde. Par comparaison avec l'art de ce maître, nos tirs ressemblent au jeu d'enfants. Je crois qu'il n'y a plus que le maître Ganying à présent, que tu dois suivre comme ton maître. »



    Jichang partit à l'ouest immédiatement. Les mots de son maître qui disaient que leurs jeux à eux n'étaient pas mieux que ceux d'enfants pour cette personne mettaient son amour-propre en épreuve. Si c'était vrai, son désir d'être le meilleur du monde serait encore loin d'être réalisé. Dans la hâte de le rencontrer le plus tôt possible pour jouer contre lui et découvrir si son tir ressemblait à un jeu d'enfants, il se précipita sur la route. Il déchira les plantes des pieds, égratigna les jambes, gravit le rocher dangereux, traversa la route de planches, et arriva enfin au sommet destiné dans un mois.
    Celui qui accueillit Jichang excité avait des yeux aussi doux que le mouton, mais c'était un vieil homme tout sénile. Son âge devait dépasser non moins de cent ans. Il traînait sa barbe blanche sur terre en marchant, d'autant que son dos courbait.
    Jichang annonça la raison de son arrivée précipitamment à haute voix, de peur qu'il ne fût sourd. Dès qu'il lui eut demandé ce qu'il penserait du niveau de son art, tout pressé, il n'attendit plus sa réponse, il détacha soudainement l'arc puissant de saule entouré de chanvre de son dos et le prit à sa main. Et puis, il encocha une flèche de Shijie, et visa la volée d'oiseaux migrateurs qui passait en haut dans le ciel à propos. Réagissant à la corde, cinq grands oiseaux tombèrent en taillant le ciel d'azur immédiatement après un seul tir.
    Le vieil homme dit « Il paraît que tu as la base » en dessinant un léger sourire. « Mais ce n'est qu'un tir de tir au fond, je ne pense pas que tu connaisses déjà le tir de non-tir, mon enfant. »
    Précédant Jichang vexé, le vieil ermite l'amena sur la falaise escarpée qui était à environ deux cents pas de là. Sous leurs pieds était un abîme littéralement inabordable, qui était d'une telle hauteur qui ferait sentir le vertige si on se hasardait à jeter un seul œil à la rivière qu'on voyait comme un fil infiniment en bas. Le vieil homme courut aisément sur le rocher fragile qui saillissait presque dans l'air de la falaise, et dit à Jichang en se retournant. « Qu'est-ce que tu en dis  ? As-tu la bonté de me montrer ce que tu as fait tout à l'heure sur ce rocher ? » Jichang ne pouvait plus se reculer. Au moment où il mit son pied sur le rocher en relayant le vieil homme, la pierre trembla légèrement d'un coup. Quand il allait encocher la flèche avec tout son courage, un caillou tomba du bout de la falaise au même instant. Lorsqu'il suivait sa trace avec ses yeux, il s'accroupit sur le rocher malgré lui. Ses jambes tremblotaient, et la sueur coulait jusqu'aux chevilles. Le vieil homme lui tendit la main en riant et le fit descendre du rocher, sur lequel il monta à son tour, et lui dit « Bon, je vais te montrer ce que c'est que le tir. » Bien que le cœur battît et qu'il eût encore le visage pâle, Jichang remarqua tout de suite : « Mais qu'est-ce que vous faites de l'arc ? Où est votre arc ? » Le vieil homme n'avait rien dans ses mains. « Tu dis l'arc ? Tant que tu as besoin de l'arc, c'est le tir de tir. Quant au tir de non-tir, on n'a besoin ni de l'arc au vernis noir ni la flèche de Sushen. »
    Juste au-dessus d'eux, un milan dessinait un cercle à l'endroit extrêmement haut du ciel. Ganying qui regardait en haut l'image aussi petite qu'un grain de sésame, encocha bientôt une flèche invisible à son arc sans forme, tira la corde comme la pleine lune et lâcha prise. Regardez, le milan tombe sur le rocher du haut du ciel, même sans battre ses ailes.
    Jichang se pétrifia. Il sentit comme s'il avait entrevu pour la première fois l'abîme de cet art.
    Il resta chez ce vieux maître pendant neuf ans. Personne ne sait à quel genre d'exercices il se livrait pendant ce temps.
    Quand Jichang descendit de la montagne après ces neuf ans, les gens s'étonnèrent de ce que son visage se fût transformé. La mine brave et altière avait disparu sur le chemin, mais il avait maintenant la physionomie comme d'un pantin, voire d'un idiot, sans aucune expression. Et pourtant, quand il rendit la visite à son ancien maître Feiwei après une longue absence, celui-ci s'exclama à la seule vue de cette figure. « C'est bien la marque du premier virtuose du monde. Les tireurs comme nous n'arrivent jamais à ses chevilles. »
    La ville de Handang, accueillant Jichang de retour, désormais le virtuose du monde, brûla d'attente pour la séance de son art sublime qui devait s'offrir bientôt à leurs yeux.
    Mais Jichang ne voulut pas du tout répondre à cette sollicitation. Ce n'était pas tout, il ne voulut même jamais prendre l'arc à sa main. Il semblait qu'il ait même jeté quelque part l'arc de saule entouré de chanvre qu'il avait emporté quand il était parti dans la montagne. Jichang répondit en languissant à une personne qui lui demandait la raison : « Le faire suprême quitte le faire, le dire suprême quitte le dire, le tir suprême quitte le tir. » « En effet », les citoyens de Handang, très compréhensifs, approuvèrent tout de suite son point de vue. Le maître du tir à l'arc qui ne tirait jamais devint leur fierté. Plus longtemps Jichang ne touchait plus son arc, et plus sa notoriété d'un homme invincible fut hautement répandue.
    Diverses rumeurs se transmirent de bouche à oreille. Toutes les nuits, minuit passé, on entend le bruissement de la corde sur le toit, on ne sait de qui. On dit que l'esprit de la voie du tir à l'arc s'échappe pendant le sommeil du corps du héros qui l'héberge, et qu'il surveille la ville pour la défendre contre les démons. Un commerçant qui habite près de chez lui se met à affirmer qu'il a bien vu Jichang sur le nuage, qui avait son arc à sa main pour une fois, rivaliser avec deux anciens virtuoses Yi et Yang Youji. Et que chaque flèche que les trois maîtres ont tirée a disparu entre Orion et Canicule en traînant la queue lumineuse bleuâtre dans le ciel de nuit. Un brigand a avoué. Il a voulu s'insinuer dans la maison de Jichang, mais comme une rafale de vent meurtrier sortit de la maison silencieuse dès qu'il eut mit son pied sur le mur et frappa le front, il est tombé à l'extérieur malgré lui. Dorénavant, les gens de mauvaise foi firent le détour, n'approchant pas à un kilomètre de sa maison, et les oiseaux migrateurs intelligents ne passèrent plus au-dessus de son habitation.
    Le virtuose Jichang vieillit au fur et à mesure tout au milieu des vagues de réputation. Il paraissait que son cœur qui avait quitté le tir déjà il y a longtemps, pénétrait de plus en plus dans l'univers tranquille et vide. Le visage comme un pantin perdit encore des expressions, il fut rare qu'il parlât, et on douta enfin l'existence de sa respiration. Le vieux virtuose raconta vers la fin de sa vie : « Je ne sais plus la différence entre Lui et Moi, entre Oui et Non. Il me semble que les yeux sont les oreilles, les oreilles sont le nez, et que le nez est la bouche. »
    Quarante ans après avoir quitté le maître Ganying, Jichang disparut sans bruit, vraiment comme une fumée. Il n'a jamais parlé du tir pendant ces quarante ans. Vu qu'il n'en a jamais parlé, il ne pouvait y avoir d'activités avec arc et flèche. Il est naturel que, comme un fabuliste, j'aimerais bien voir le vieux virtuose faire les prouesses pour bien finir l'histoire, et révéler la raison pour laquelle ce virtuose était bien l'authentique, mais d'autre part, je ne peux non plus jamais fausser les faits enregistrés dans les archives. En réalité, on ne raconte que le fait que Jichang vieilli était bien dans le désœuvrement, à part une seule et unique anecdote étrange comme suit.
    Il semble que cette anecdote raconte l'événement qui s'est passé un ou deux ans avant sa mort. Vieux Jichang répondit à l'invitation d'une connaissance un jour, et il vit un outil dans la maison. C'était bien un instrument qu'il avait déjà vu, mais il n'arriva pas à se souvenir du nom, ni de l'emploi, quoi qu'il fît. Le vieil homme demanda à l'hôte. « Quel est le nom de cette chose, et pour quel but l'utilise-t-on ? » L'hôte crut simplement que l'invité plaisantait, et sourit d'une façon malicieuse. Vieux Jichang l'interroge de nouveau au visage sérieux. Mais l'autre avait un sourire ambigu, et il paraissait intrigué de ce que l'invité avait dans sa tête. Au moment où Jichang répéta la même question pour la troisième fois à la tête sérieuse, la teinte de surprise apparut au visage de l'hôte pour la première fois. Il scruta les yeux de l'invité. Il constata qu'il ne plaisantait pas, qu'il ne délirait pas, ni qu'il n'avait pas mal entendu, il montra un effroi tout près d'une peur, et cria en bégayant.
    « Ah ! Mon maître ! Vous qui êtes le virtuose incomparable de tous les temps, avez-vous oublié l'arc ? Ah ! Même son nom et son emploi ! »
    Pendant un long temps après cet épisode, on dit que les peintres cachaient les pinceaux, les musiciens coupaient les cordes des instruments, et que les architectes avaient honte de toucher les règles dans la ville de Handang.

Traduit du japonais par FUKUI Hisashi. Je suis désolé de la traduction hâtive comme d'habitude (je l'ai finie en deux jours) et de l'absence de notes. :-(

3 commentaires:

Robert Patrick a dit…

Cette nouvelle de Nakajima Atsushi (名人伝) a déjà été traduite en français dans un recueil promotionnel (j'essaierai de vous trouver les références exactes).
Par ailleurs, des spectacles basés sur sa nouvelle 山月記 sont régulièrement joués.

fisaxij a dit…

Merci pour l'information :)

Robert Patrick a dit…

Comme promis, voici les références de cette traduction : http://www.shunkin.net/Auteurs/?book=1024