Ma chère âme,
Je profite de cette occasion pour te dire la vérité.
Mon œsophage
M'était beaucoup plus précieux que toi.
Je m'en rends compte maintenant que je l'ai perdu.
Si on me demandait de choisir l'un des deux à ce moment précis,
Je te vendrais, mon âme.
Déjà, l'âme a le meilleur prix dans ce monde.
J'ai livré mon œsophage avec de l'argent de ma part.
Ma chère âme,
Tu me disais depuis tout le temps
"Que la vie soit comme la lave du volcan qui s'explose."
Ému, j'ai suivi ton conseil.
Je ne pense pas même à présent que tu avais tort mais,
Une fois que je me suis exposé à la véritable éruption de lave,
Tu te cachais dans la fissure en sécurité
Dans la lave déjà froide et solidifiée,
Et tu n'en es pas sortie si fort que je t'appelle.
J'ai eu une brûlure terrible.
Tu n'es pas venue à mon secours.
Tu m'as joué ces tours plusieurs fois.
Ma chère âme,
Mon œsophage ne m'a pas fait souffrir comme toi.
Il m'écoutait sans mot dire.
Il ne m'a pas trompé comme tu as fait.
Tu n'es pas lâche, mais tu ne fais pas ce que tu dis.
Si je te le fais remarquer, tu n'a qu'à dire que,
Différemment du corps, dire est faire pour l'âme,
Et qu'il n'y a pas de contradiction au fond.
Et toi, tu es exempt du cancer au fond,
Si l'œsophage en souffre.
Tu as vraiment un statut superbe.
Mon œsophage me faisait fidèlement nourrir mais,
Tu ne faisais que des observations superficielles sur la vie.
Ma chère âme,
La fonction de l'œsophage m'est plus précieuse que tes mots.
J'aimerais bien attraper une âme avec ses beaux mots
Pour l'amener dans le monde où il n'y a que des actions,
Et lui faire souffrir tout en la rendant malade de cancer.
Que dira l'âme éloquente alors?
TAKAMI Jun (1907-1965), romancier et poète japonais.
Je profite de cette occasion pour te dire la vérité.
Mon œsophage
M'était beaucoup plus précieux que toi.
Je m'en rends compte maintenant que je l'ai perdu.
Si on me demandait de choisir l'un des deux à ce moment précis,
Je te vendrais, mon âme.
Déjà, l'âme a le meilleur prix dans ce monde.
J'ai livré mon œsophage avec de l'argent de ma part.
Ma chère âme,
Tu me disais depuis tout le temps
"Que la vie soit comme la lave du volcan qui s'explose."
Ému, j'ai suivi ton conseil.
Je ne pense pas même à présent que tu avais tort mais,
Une fois que je me suis exposé à la véritable éruption de lave,
Tu te cachais dans la fissure en sécurité
Dans la lave déjà froide et solidifiée,
Et tu n'en es pas sortie si fort que je t'appelle.
J'ai eu une brûlure terrible.
Tu n'es pas venue à mon secours.
Tu m'as joué ces tours plusieurs fois.
Ma chère âme,
Mon œsophage ne m'a pas fait souffrir comme toi.
Il m'écoutait sans mot dire.
Il ne m'a pas trompé comme tu as fait.
Tu n'es pas lâche, mais tu ne fais pas ce que tu dis.
Si je te le fais remarquer, tu n'a qu'à dire que,
Différemment du corps, dire est faire pour l'âme,
Et qu'il n'y a pas de contradiction au fond.
Et toi, tu es exempt du cancer au fond,
Si l'œsophage en souffre.
Tu as vraiment un statut superbe.
Mon œsophage me faisait fidèlement nourrir mais,
Tu ne faisais que des observations superficielles sur la vie.
Ma chère âme,
La fonction de l'œsophage m'est plus précieuse que tes mots.
J'aimerais bien attraper une âme avec ses beaux mots
Pour l'amener dans le monde où il n'y a que des actions,
Et lui faire souffrir tout en la rendant malade de cancer.
Que dira l'âme éloquente alors?
TAKAMI Jun (1907-1965), romancier et poète japonais.
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